Pokhara : Lac de Phewa / Pagode de la Paix / Camp de réfugiés

Namaste tout le monde,

Ca bouge beaucoup en ce moment, de nouveaux projets se dessinent et je manque de temps pour écrire. Il faudrait que je me discipline davantage, car j'ai encore une petite dizaine d'articles à écrire sur le Népal, je ne suis pas rendue !

Notre 1er jour à Pokhara a débuté par un petit déjeuner au restaurant de l'hôtel, il faisait déjà très chaud en cette matinée. L'atmosphère était même lourde, on sentait une certaine humidité dans l'air. Nous avons rendu la chambre pour midi et demandé si nous pouvions laisser nos sacs à la réception. Ça nous ferait ça de moins à porter. En revanche, nous avions toujours sur nous une gourde.

Le jardin de l'hôtel avec la piscine en accès libre (mais pas très envie d'y aller bizarrement)

Nous nous sommes rendus à la clinique internationale pour faire un petit check. Rémy avait quelques soucis. On s'est retrouvés dans un vieux bâtiment où consulte un seul médecin, on est loin de l'hôpital comme on l'entend au sens premier du terme. Pour ma part, les pointes au cœur avaient cessé mais je me sentais totalement vide d'énergie.

Ces 2-3 jours à Pokhara prévoyaient d'être calmes et reposants, du moins c'est que nous souhaitions. Il s'agit d'une ville plutôt touristique dans les terres, qui se trouve aux abords d'un grand lac : le Lac Phewa exactement. Ma grand-mère m'avait dit que c'était ici qu'on pouvait avoir l'un des meilleurs points de vue sur la chaîne de montagnes avec en prime l'eau au premier plan. Manque de chance, l'air était chargé en particules d'eau, ce qui créait un écran opaque.

Nous avons commençait notre exploration de la ville à pieds, sur la route notre regard s'est porté sur un petit café qui semblait agréable, on n'a pas réfléchi, on est rentrés. L'une de nos meilleures initiatives de la journée ! Il s'agissait d'un établissement tenu par un couple d'anglais qui faisait aussi lodge. On s'est offert deux lassi (boisson à base de lait et de fruits) assis dans du mobilier en rotin au cœur du jardin. C'était le pied ! Petit vent, boisson, chant des oiseaux, verdure et fleurs à profusion. Un vrai petit paradis !

A la vôtre !

On s'est ensuite rapprochés du centre-ville, de sa grande artère commerçante et remplis de cafés, restaurants et boutiques en tout genre. Cette ville respirait la plénitude, un côté très baba cool et peace s'en dégageait. J'aimais ça ! En plus la présence de l'eau rajoute un aspect tranquille à ce tableau. On ne peut pas faire réellement le tour du lac, il y a un petit tronçon qui permet d'être au bord mais c'est assez succinct. En revanche, il est possible de faire de la barque ou du pédalo en revanche.

Une bonne façon d'arpenter la zone de manière différente.

Ces barques colorées me rappelaient celles du lac au bois de Vincennes

Seeing hands Centermassé par des non voyants récupération musculaireJ'avais prévu pour ce premier après-midi une séance de massage au ". Pour le coup, nous avons été mis dans la même pièce, chacun a choisi le type de massage qu'il désirait. Revenant du trek et ayant beaucoup sollicité les jambes, j'ai opté pour un massage de", après Katmandou, pourquoi ne pas le tenter ici aussi. Rémy n'avait pas encore testé et j'avais hâte qu'il découvre cette façon curieuse d'être . Ce fût dynamique et tonique ! Mais ultra efficace, notamment car la dame insistait bien sur le fait de détendre les muscles et les tendons. Elle a détecté d'elle même que j'étais bloquée du dos, la faute au sac et s'est assurée de faire disparaître tout ça.

On est sortis de là, après 1h de manipulation, stones comme pas possible. Un petit arrêt au bord de l'eau pour observer le soleil qui faisait miroiter la surface de l'eau.

Je n'ai pas pu m'empêcher de rentrer dans le grand magasin de Women, cette fameuse association qui valorise le travail artisanal de femmes défavorisées pour leur permettre d'avoir un revenu. J'ai beaucoup aimé la démarche, le fait qu'on les forme à la couture afin qu'elles confectionnent des sacs, accessoires et objets qui seront vendus et dont les recettes leur sont reversées ensuite. En plus c'est d'une grande qualité ! Et le plus, le tissus utilisé provient d'une plante qui est native du Népal et qui ne pousse qu'à une certaine altitude. C'est un matériau naturel dont les fibres sont très résistantes. J'ai pris un sac pour ranger l'appareil photo et une pochette (par la suite je prendrai aussi un sac à main). Je me suis limitée sinon j'aurais achetée toute la boutique ! Dans chaque article se trouve le nom de la personne qui a confectionné l'objet, c'est touchant.

C'est du commerce responsable et ça, ça me plait.

Mes sacs made by hands

Dur de croire qu'à gauche de la photo, c'est le centre-ville

Le matin avant de quitter l'hôtel, nous avions réservé sur Booking pour 2 nuits, loin de la ville, sur les hauteurs. Nous avons donc pris un taxi pour nous rendre au lodge d'Hidden Paradise Guesthouse. Ici, les prix flambent, c'est pire qu'à la capitale, ils abusent totalement. Surtout que le chauffeur ne nous a même pas amené jusqu'à destination ... Moyen

Surprise en arrivant, la chambre que nous avions réservé, n'était en fait pas disponible (elle était circulaire, à l'étage et avec terrasse). Moyen bis ... On était venus dans cet établissement exprès pour ça. Du coup, nous avons négocié de rester dans l'un des appartements aménagés pour le même prix et avec le petit déjeuner offert. Négociation acceptée. On a posé nos affaires dans la chambre, fait la "lessive" (à la main bien entendu) puis on s'est installés sur la terrasse qui donne sur le lac. Un vrai coin de nature. L'établissement a été fait par le propriétaire qui a tout rénové et qui continuait même à construire de nouvelles chambres.

La fille du propriétaire qui nous suivait partout

On n'a tout de même pas pu y rester très longtemps, nous étions assaillis par les moustiques. Une petite sieste avant de dîner, encore une fois en terrasse avec un repas fait maison. Ce n'était pas de la très grande gastronomie mais c'était suffisant.

Le bonheur de pouvoir s'allonger dans un grand lit, en plein nature, bercés par les grenouilles, les bruits de la forêt et tout au loin la musique en provenance de la ville.

Pour notre 2eme jour, c'est un programme un peu sportif qui nous attendait. J'ai été réveillée par du bruit juste devant l'entrée de la chambre, en sortant j'ai découvert un groupe de singes sauvages qui jouaient dans les bambous, le chien de la guesthouse était dingue à les voir sauter partout. Beau spectacle que nous avons pu observer avec le lever du soleil. C'était adorable de voir le comportement des bébés et leur mère.

Salade de fruits fraîche, tisane avec les herbes du jardin et notre compagnon favori qui ne nous lâchait plus depuis la veille au soir

Vers 10h, nous sommes descendus de notre flanc de montagne pour nous rendre en ville à 2-3km de là. Uniquement chargés de l'appareil photo et d'une gourde. La chaleur était écrasante, qui aurait cru. Nous avons pris un petit chemin qui longeait une partie du lac, ponctuait de nombreux coffee shop qui invitaient indéniablement à se prélasser sur une chaise longue ou un canapé à moitié avachi un verre à la main.

C'était bien trop tentant !

On a jeté notre dévolu sur un café où il a fallu se déchausser à l'entrée, grimper un escalier et s’asseoir sur des mini matelas face au lac. Musique un peu loundge et verre de jus de fruits frais. Que demander de mieux !

Nous avions prévu de nous rendre à la Pagode de la Paix, un lieu de culte au sommet d'une des montagnes qui entoure le lac. Lieu très prisé par les pellerins et les touristes mais qui se mérite. Il a tout d'abord fallu louer une barque (là encore ils savent y faire, c'est un attrape couillon je peux vous l'assurer mais pas le choix si nous voulions accéder au chemin de randonnée).

Dans le prix de la traversée, nous pouvions nous arrêter sur une toute petite îlot où se rendent énormément d'hindous. Cette île abrite un temple qui leur est cher apparemment. Bizarrement en arrivant nous étions les seuls blancs, et ce fût des plus malaisant car tout le monde nous regardait et nous prenez en photo discrètement. Bon certain y allait même bon train en se pointant devant nous et nous prenant en photo comme ça sans nous y attendre.

La traversée du lac dans une petite barque d'appoint

Sur l'île, où se trouve le temple baigné dans les effluve d'encens et entouré d'une myriade de pigeons

L'homme qui pagayait nous a déposé au départ de la randonnée, il était inscrit 45min de marche sur le panneau en bois. Ce fût raide et sportif, on a croisé des groupes de 10aine de personnes qui venaient en transhumance jusqu'au sommet de la montagne. On a fait quelques arrêts, heureusement que le chemin était constitué que de marches en pierres et que nous étions protégeait du soleil par la forêt.

C'était assez incroyable les couleurs que le lac revêtait à cause des nuages qui passaient juste au dessus. On voit bien sur les photos, le fameux brouillard omniprésent qui nous empêchait de profiter de la localisation exceptionnelle du lac. On ne peut pas tout avoir.

Notre lodge se situe sur la montagne que l'on aperçoit en face à droite

On se rend ainsi compte de l'ampleur de la ville

Enfin arrivés en haut, nous avons profité de la vue sur le lac et la ville. On a croisé bon nombre de gens en claquettes ou habillés endimanchés. Vu le trajet, ce n'est pas le plus approprié. On est passé à côté d'un temple shaoling d'où émanait des champs et de la musique. Nous avons rejoint la Pagode qui est juste incroyable : il s'agit d'un grand dôme blanc et doré qui comporte des niches où sont représentés différents bouddhas. Obligation de retirer les chaussures, bien le que site est à ciel ouvert et silence absolu. Des gardes y veillent.

Le site comprend des allées fleuries et des barrières couvertes de drapeaux à prières. Cette pagode n'est pas unique, il en existe 80 autres dispersées au 4 coins du monde. Elle furent construites pour lutter contre la violence et appeler à l’unité de l’humanité. On s'est assis sous un kiosque qui invitait au repos, un cocon d'où on entendait le chant des oiseaux exotiques.

Nous aurions pu reprendre le même chemin qu'à l'aller mais il aurait fallu reprendre le bateau. Du coup, nous avons opté pour redescendre de l'autre côté de la montagne, nous avons donc atterri sur une autre vallée, plus verte et urbanisée.

Il nous aura fallu pratiquement 1h pour atteindre les Devils Falls, grande attraction de la région. Qui de mon point de vue, ne vaut pas un caillou ! L'entrée est payante (le montant est insignifiant), et les "falls" ne sont rien d'autres qu'une genre de gorge peu profonde, remplie de plastiques qui flottent et qui s'engouffre dans une cave souterraine. En plus, un gros grillage entoure le site, on ne voit pratiquement rien. Très déçus ...

Il a commencé à pleuvoir, on a pris un taxi pour faire kilomètres mais il valait mieux, il tombait des rideaux d'eau ! On a couru jusqu'à une restaurant japonais caché dans une petite rue du centre-ville. J'avais repéré l'adresse sur mon guide papier. Dépaysement total ! Il a fallu nous déchausser avant d'entrer, des chaussons nous ont été prêtés, puis on s'est installés. On s'inquiétait car il était 16h et nous doutions que l'on nous serve. Mais pas du tout, aucun souci pour manger à cette heure si tardive. On s'est régalés ! C'était copieux et délicieux.

J'étais fascinée par tous les codes qu'il y a dans cette culture : le placement des baguettes, comment on doit recevoir le thé, où sont positionnés les plats ...

On est ensuite revenus au lodge où on a profité de la vue et de la lumière qui déclinait.

Lendemain matin, levée aux aurores, je suis sortie sur la terrasse, et qui y ai-je trouvé ? Minou qui nous attendait. J'ai bien passé plus d'une heure à airer dans le jardin et le caresser. Ici les animaux ne sont pas habitués à ce qu'on leur témoigne de l'affection.

Plus câlin il n'y a pas !

Après un dernier petit déjeuner copieux en terrasse, nous avons commandé un taxi pour nous rendre au village des réfugiés tibétains qui se situe à une 10aine de kilomètres de Pokhara.

Quand le Tibet est devenu un territoire chinois, les habitants ont dû fuir la région comme ils pouvaient. Beaucoup se sont expatriés dans les pays adjacents comme le Népal. Ils se sont regroupés formant ainsi des lieux communautaires. Ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient pour se construire un toit et une situation. Ils vivent désormais de l'artisanat (on a vu des tapis et des bijoux faits mains) ou travaillent en ville.

Quand nous y sommes allés, il n'y avait pas un chat dans les petites ruelles du camp, néanmoins les quelques personnes que nous avons croisé étaient très agréables et polies. Pour apporter un peu plus de chaleur au lieu, les habitants ont peint leur maison avec des couleurs diverses et variées. Tout est très propre et soigneusement entretenu. Au centre du camp se trouve un grand monastère tibétain, où étudie enfants et adolescents. La salle de prière est somptueuse, tout y est symbolique. Il a fallu nous déchausser avant d'entrer. On se sentait privilégiés d'être tous les 2 ici dans cette grande salle avec les livres de prières, les instruments de musique, les sculptures, les tableaux et photos du Dalaï Lama ...

On a vu les étudiants en cours, tout de bordeaux vêtus. Il y avait une boutique d'objets confectionnés par les moines, les recettes de la vente vont au monastère. Nous nous sommes enfoncés dans les champs pour rejoindre un second monastère. Manque de chance pour nous, celui n'est ouvert que le samedi, or nous étions en semaine. Néanmoins, nous aurons eu le loisir d'observer les nombreux dessins symboliques peints au sol et les oriflammes colorés au vent.

Des singes jouaient sur le portail de l'entrée, donc un bébé qui nous observait avec beaucoup d'attention.

Entrée du Monastère / moulin à prière géant / dessin tibétain

En terme de chronologie je ne sais plus exactement quand est-ce qu'on a fait quoi, mais en soit le dernier jour, après avoir dormi dans un guesthouse à 2 francs 6 sous en ville, on a passé notre journée en mode détente, à arpenter les boutiques, prendre notre temps, siroter une boisson, regarder le lac ... Bref c'était farniente et ce n'était pas pour nous déplaire !

Sur les bords du lac ( à titre informatif, il est en train d'être dépollué car c'est une catastrophe écologique ! trop de plastiques)

On est restés une bonne partie de notre après-midi, allongés là dans un super café, sur des matelas, à manger et boire, discuter profiter du soleil. C'était très peace comme ambiance. Le temps semblait comme arrêté. Ca nous a permis d'organiser la suite du voyage par la même occasion.

Scène idéaliste mais réaliste

Bol d'acaï au chocolat, petite baie d'Amérique du Sud très prisée pour ses vertus antioxydantes

Ce que nous n'aurons pas fait :

Le fameux lever de soleil de Sarangkot, lieu très prisé situé au point culminant d'une des montagnes qui entoure le lac. Ce qui ne nous a pas attiré, c'est l'aspect ultra touristique du truc ! Il y avait des agences partout en ville qui organisaient le trip. Cerise sur le gâteau, le lieu est payant ! Depuis quand doit-on payer pour voir le lever du soleil !??? On était un peu outrés qu'ils en aient fait un commerce. Qui plus est, à cause du brouillard matinal impossible de voir quoique ce soit. Du coup, on n'a rien perdu à ne pas y être allés.

J'avais aussi prévu de faire du parapente c'était sur ma To Do List du Népal. Quand j'ai vu le monde que ça brassait, j'ai changé d'avis ! 30 parapentes au même endroit à une distance de 5m les uns les autres, non merci mais je passe mon tour. J'en ferai ailleurs je ne m'inquiète pas. Je pensais que c'était un moyen de voir le paysage sous un autre angle, et ça l'est mais pas comme ça, c'était vraiment l'usine !

En tout cas, bilan concernant Pokhara, très positif. On aura échappé au brouhaha des villes et pris le temps de se reposer vraiment. On a aimé cette atmosphère très posée et détente.

Nous avons repris la route le 4eme jour au matin, il a fallu que nous prenions un premier bus pour rejoindre Dumre (encore une fois, c'est une plaque tournante des axes routiers cette ville). On a du coup pu découvrir la route que nous avions faite de nuit à l'aller. Puis un second bus pour nous rendre dans les hauteurs à Bandipur.

La suite à venir très vite !

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