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Trek dans les Annapurnas (suite)

  • Alaïs
  • 20 janv. 2019
  • 11 min de lecture

Re coucou,


Episode 2 du trek, j'ai préféré coupé en 2 ce périple dans les Annapurnas afin que ça ne soit pas trop long à lire.


Pour le second jour de trek, nous nous sommes levés aux aurores. Nous avions déjà pris le pli dès les premiers jours : se coucher tôt pour se lever tôt et profiter au maximum de la journée. Du coup, 5H30, nous nous levions pour aller déjeuner (nous avions commandé la veille, pas bête la guêpe !). Tous les autres trekkeurs avaient eux aussi pris cette initiative. On a retrouvé les différents couples européens avec qui nous avions dîner la veille, notamment un couple polonais et un autre allemand. C'est d'ailleurs la polonaise qui nous avait parlé d'une boisson excellente qu'ils font beaucoup ici, surtout à la montagne : le lemon ginger honey , comprenez un citron chaud avec du gingembre râpé ou en morceaux, avec une pointe de miel. Ça deviendra par la suite ma boisson préférée durant ce voyage.

7h, nous avions nos sacs bouclés, le linge mouillé attaché avec des sangles au dessus (en effet dur de s'organiser côté roulement des vêtements), bouteilles d'eau remplies et chaussures attachées. Nous avons quitté le petit village qui s'éveillait encore à cette heure-ci (du moins, pour ce qui traînaient car à 4h du matin quelqu'un était passé dans la rue principale en tambourinant sur je ne sais quoi et en hurlant). 5h de marche nous attendaient encore aujourd'hui, nous voulions atteindre le village étape de Tal. A l'office du tourisme, un conseiller nous avait indiquait sur une carte les villages principaux où nous arrêter pour avoir un rythme régulier et se fixer des objectifs quotidiens.


Le premier quart d'heure a été un peu frisquet. On voyait les petites maisons fumer, les cascades au loin et les champs de maïs bouger avec le vent.

Village perché sur le chemin

Le soleil s'est rapidement élevé dans le ciel et il a vite fait chaud ! J'avais calculé que nous faisions le trek dans une période correcte, comme il s'agit d'un incontournable, de nombreux marcheurs affluent en peu de temps. Là, il n'y avait rien à dire, on n'a pas croisé beaucoup de monde. J'avais mal aux épaules de la veille, mais j'essayais d'en faire abstraction comme je pouvais ..

En marchant, on a le temps de ressasse et de réfléchir à dix milles choses !

Comment faire sécher le linge au soleil

La météo était avec nous ! Contre tout attente, il faisait une chaleur assez écrasante ! Il fallait que nous boire régulièrement pour éviter de se déshydrater en plus de l'effort fourni.


Le paysage avait déjà commencé à changer, les rizières avaient laissé place à d'autres cultures. On voyait les habitants s'occuper de graines qu'ils faisaient sécher au soleil sur des bâches ou même de légumes.

Ils ne doivent pas comprendre l’intérêt que nous occidentaux avons de marcher pour le plaisir comme ça, pour eux, il s'agit d'une nécessité d'aller d'un village à un autre pour faire du troc ou des achats. J'imagine qu'il doit y avoir un gros décalage. A côté de ça, ils ont bien compris le caractère lucratif que pouvait apporter le tourisme.

Des locaux récoltants des fruits dans leur jardin


On était étonnés de voir autant de maisons dans ces montagnes, la majeure partie est regroupée mais il y en a le long de la piste de 4x4 et quelques unes le long du chemin de trekking. A savoir que durant la veille, nous n'avons suivi que la piste, il semblerait que le chemin pédestre n'allait apparaître que dans les jours à venir. En effet, en discutant avec les autres trekkeurs, on appris qu'il était possible d'aller à Manang en voiture sans problème (du moment qu'on paye). Mais quel intérêt !?

Là au moins, nous avions amplement le temps d'observer ce qui nous entourait.

Maison traditionnelle, en nattes tressées

Ça respirait le printemps ! On a vu des papillons d'une grande beauté aussi grands que la main (bleu électrique), des rongeurs, des oiseaux, des lézards énormes, des rapaces ... Il s'agit d'un grand site de conservation faunique et botanique. On a pu le voir de nos propres yeux.

Arrivez-vous à voir où se situe la piste principale ? (un indice elle est pratiquement située à la pointe de ce colosse de roche)

On devait s'arrêter régulièrement, je fatiguais vite et le sac me faisait pas mal souffrir ... Il était proche de 13h quand nous avons atteint la "porte d'entrée" du village étape de Tal. Petit village typique d'altitude : maisons colorées en bord de rivière et à flanc de montagne.

Éboulement à l'entrée du village

En arrivant, nous avons choisi un lodge au hasard où poser nos affaires. notre choix s'est porté sur l'un des plus coloré avec un jardin devant chaque chambre. Du fait d'être arrivés tôt, on a pu laver à la main nos affaires (il y en avait trop !!!) que l'on a ensuite étendu dehors dans l'espoir que ça sèche avec le vent. Mais celui-ci était froid.

Un ginger lemon tea pour se réchauffer puis la fatigue nous est littéralement tombée dessus. On a dormi 2h !!! Le soleil commençait à se coucher lorsque l'on a émergé.

On a retrouvé nos compagnons de route pour dîner dehors en leur compagnie. Il y avait de nouvelles têtes dans le lot.

J'avais mal au cœur, comme si j'avais le mal des transports . La faim se faisait ressentir mais en même temps 2 cuillères et j'étais repue. Curieux quand même.


On a transformé notre chambre en buanderie, il y a avait des affaires accrochées partout dans la pièce et la salle de bain. Toujours avoir de la corde sur sois en voyage pour ce type de situation ! Ca dépanne bien.


Réveil réglé à 5h30 pour débuter tôt le lendemain.

Notre 3eme jour de randonnée a débuté avec un petit déjeuner consistant porridge, pancakes et boisson chaude. Il prévoyait de faire beau ! Le linge n'était pas sec, aïe ... dur de tout mettre sur le sac à dos dans l'espoir que le soleil sorte dans la journée et s'en occupe, mais pas le choix.


On a longé la rivière, sommes passés devant la cascade à la sortie du village, il faisait frais à cette heure matinale mais c'était tout de même appréciable cette ambiance de village qui se réveille petit à petit. On a croisé un local qui transportait comme un meuble, pieds nus, sur les petits sentiers qui relient les villages entre eux. C'est vraiment à part comme mode de fonctionnement.


Comme la veille, ça a vite commencé à chauffer une fois le soleil sorti. Le paysage se modifiait aussi. Plus du tout de rizière, quelques champs par-ci par-là. J'avais le nez tout le temps en l'air. On a vu des ponts suspendu à 200m au dessus de nos têtes, des femmes faisant sécher leurs récoltes devant leur palier, des enfants allant à l'école en uniforme guidée par leur maîtresse toute de rose vêtue, des animaux brouter en liberté ...


Je ne serais dire à quoi je pensais exactement. La randonnée c'est méditatif comme activité. On pense tout en étant dans le présent puisqu'on observe ce qui nous entoure. C'est en grande partie pour ça que j'aime marcher.

On a dû s’arrêter à l'un des postes de contrôle pour faire tamponner nos permis de trekking. Je commençais sérieusement à avoir les épaules en compote et cette sensation d'avoir une pointe au cœur.

Murets traditionnels qui permettent aux porteurs de s'arrêter dans pour autant quitter leur charge du dos

En observant le paysage j'avais du mal à me dire qu'on était dans l'Himalaya, j'attendais avec impatience d'atteindre les très hautes altitudes pour voir les pointes des glaciers et les étendues de roches.

épuiséedur de l'admettreJe ne pourrai jamais remercier assez Rémy pour ce qu'il a fait. J'étais poids inégalement réparti, mais c'était le cas, j'avais les jambes toutes flageolantes, mal au ventre et au cœur encore ... Il a alors décidé au début d'une côte de prendre mon sac, je n'ai pas eu le droit de protester. Il a sanglé mon sac de 10kg sur le sien. Le. Je ne sais pas où il trouvait la force de grimpait ! Même sans sac j'étais à la traîne derrière ... On a le même rythme de marche d'ordinaire mais là, j'y arrivais tout simplement pas.était encore plus

Je me maudissais intérieurement.

Ce cliché montre bien la détermination du bonhomme, chapeau !

On s'enfonçait dans la forêt sans trop savoir où nous allions car les pistes se croisaient. On a marché un moment comme ça à l'aveuglette. Le GPS nous indiquait qu'on allait bientôt arriver sur une rivière et un pont (en théorie). On a cru un moment qu'il fallait que nous fassions demi-tour mais on a persévéré. Et on a bien fait puisque nous avons débarqué au milieu de nul part sur ce fameux pont suspendu. Le village ne devait plus être trop loin.


Dans le pire des cas, s'il n'y avait pas eu de pont, on aurait traversé la rivière comme on pouvait

y est, nous y étions enfin ! Voyez comment la nature nous a gâté avec un magnifique panorama sur ces monstres rocheux ! Le temps changeait tellement ! On les a vu totalement découverts par la suite, c'était époustouflant. J'ai fait plein de petites vidéos (il serait temps que j'en fasse un mini film...). Ça

Nous nous sommes arrêtés dans un lodge où il n'y avait personne, tenu par une maman et sa fille ainsi que la grand-mère. Je n'ai pas demandé mon reste, j'étais frigorifiée et à bout de souffle, j'ai dû me coucher après avoir bu une boisson chaude dans la petite chambre en bois à l'étage avec vue sur les montagnes.

Je me sentais vidée et en même temps heureuse d'être là.


Le soleil commençait à décliner, les menuisiers au loin rangeaient leur matériel, les cheminées fumaient, et les volets maisons commençaient à se fermer.

Dîner pris rapidement, composé de momos et d'un thé chaud. Les nuages avaient disparu en même temps que la nuit était tombée. Le ciel était étoilé et surtout la lune éclairait la neige qui logeaient sur les sommets en face de nous. Les silhouettes des géants étaient presque fantomatiques. Une vision irréelle.


Le lendemain, le soleil est venu caresser la fenêtre tôt le matin. Le linge a séché très rapidement. On a petit déjeuner en terrasse, quel bonheur avec cette vue. Je me suis en suite rendue au solarium et j'ai longuement réfléchi. J'allais un peu mieux mais j'appréhendais la reprise. Juste à voir mon sac je ne me sentais pas en canne. Les douleurs au cœur étaient toujours présentes.

Je crois qu'il a fallu que nous prenions une des décisions les plus importantes que nous n'avions jamais eu à prendre lors d'un voyage : poursuivre ou arrêter ? Je ne voulais pas que ça s'arrête là comme ça, je voyais la piste grimper et je savais ce qui nous attendais un peu plus loin, je voulais le voir de mes propres yeux. Non il fallait continuer ! Pourtant ... faible comme j'étais, on n'avançait pas vite. Et on avait déjà vu plusieurs hélicoptères passer les 3 derniers jours, preuve que certains ne pouvait continuer.


Ça a été tellement dur de dire : non on n'ira pas plus loin. Dur pour moi mais aussi pour Rémy, lui qui était en pleine forme, je le privais de cette joie de terminer le trek et de voir toutes les merveilles qui attendaient au sommet ... C'était sincèrement un déchirement que de renoncer. Par orgueil peut être, fierté, je me sentais lamentable, tout ça parce que j'avais le mal des Montagnes.


Allez comprendre la logique ! J'ai fait du trek au Kenya, j'ai atteint 5 000m avec ma meilleure amie sans l'ombre d'un soucis. Là nous n'étions même pas à 3 000m et voilà que mon corps refusait d'aller plus loin ...


J'y pense souvent, mais avec le recul c'est une sage décision que nous avons pris. Mon cas aurait pu empirer et les conséquences peuvent vite être désastreuses. Alors ok pour l'aventure, mais tout en restant en sécurité. Je me fais la promesse de revenir un jour, peut être pas aux Annapurnas mais au moins dans l'Himalaya.


Nous avons attendu plus d'1h sur le bord de la piste qu'un 4x4 descende en direction de la vallée. On nous a fait monter derrière dans la "benne" avec 6 autres personnes et bon nombres de sacs de randonnée entassés.

promettait d'être folklo. On n'a même pas discuté le prix de la descente (en définitif 60€ à 2).Ça


Il a été très dur de trouver une position confortable, c'était même impossible. Nous sommes restés ainsi durant 5h !!!!! les bras tétanisés, les jambes tremblantes, mal au cœur, de la poussière plein les yeux ... Mais ça a été agréable aussi dans un sens, car nous avons pu voir tout le chemin parcouru ces derniers jours depuis un point haut.

Etant sur la piste de 4x4, nous surplombions le chemin de randonnée sur le versant opposé. Nous avons longé la rivière principale, vu les villages que nous avions traversé, observé le paysage d'un autre point de vue ..

Compliqué de se croiser sur l'unique piste qui existe

Le village de Tal

La veille je disais à Rémy que j'aurais souhaité voir le chemin parcouru comme si j'avais été un oiseau. C'est chose faite. Les choses ont ainsi pris une autre dimension. C'est dingue en fait, tout ce qu'on a traversé comme paysage et le nombre de kilomètres parcourus, de mémoire c'était de l'ordre de 45km en montagne ! Pas mal quand même.


Ce qui devait être 9 jours de treks s'est transformé en 3 jours complets, malgré tout je suis tout de même contente de me dire qu'on y aura été, même temporairement. On aura vu des étendues grandioses, une végétation et une faune très riches et croisé des gens au mode de vie totalement différent du notre. J'en aurais laissé de la sueur là-bas !

Je me souviens être passé à côté de cette petite cabane

On a fait une pause d'1h afin que le chauffeur se repose et mange puis se fut reparti. On avait du mal à croire que le 4x4 adhérait vraiment à la piste, vu comment les pneus étaient lisses mais ça ne nous a pas empêché d'arriver à bon port.

On est passé sous plusieurs cascades, ça nous a un peu permis de nous débarbouiller, on était couverts de poussière !

La grande aventure

On est arrivés peu avant 17h à Besisahar. On a réglé notre chauffeur puis on s'est associés à des gens qui partaient pour Pokhara, là où est-ce que nous devions nous rendre. Une touriste polonaise s'est jointe à nous, on s'est demandés comment nous allions pourvoir rentrer à 6 dans une voiture surtout lorsqu'on a découvert que celle-ci était légèrement plus grande qu'une Smart !!! Sans parler des sacs énormes que nous avions ... Punaise, quelle situation !

Ici, les locaux trouvent toujours une solution. On a donc tout tassé dans le mini coffre, puis on est montés à 4 derrière. Et c'était parti pour 2h30 de voiture. Je vous jure, on n'a jamais fait autant de route qu'au Népal et dans des conditions de folie !


Ca va je m'attendais à pire, c'était bien plus confortable que le 4x4. J'ai apprécié découvrir le paysage avec la lumière de fin d'après-midi.

Les derniers 50km ont été rudes, ce n'était que de la piste et des nids de poule pour atteindre cette ville qui pourtant est très touristique. En plus il faisait nuit et il a commencé à pleuvoir.

Comme si la journée n'avait pas été assez pimentée, on a eu un accident en rentrant dans la ville !!! un scooter nous a percuté de plein fouet. Je me souviens m'être arrêtée de respirer tellement j'étais choquée. Rien de grave pour le conducteur du scooter heureusement. Un attroupement s'est vite formé autour de la voiture. On nous a prié de sortir du véhicule et le conducteur nous a gentiment congédiés. Ils ne voulaient pas qu'on soit mêlé à ça. On a pris à un taxi à l'arrache. Un arnaqueur d'ailleurs, le gars ne connaissait même pas la ville ...

Il nous a déposé sur l'artère principale, il pleuvait des cordes, on étaient trempés, fatigués et à bout de nerfs... On a airé au hasard dans les rues adjacentes puis on est tombés sur un bel hôtel au fond d'une rue. On n'a pas cherché plus longtemps, on a pris une chambre et room service. C'était amplement mérité !

Boudu que de rebondissements ! C'est ça aussi le voyage. Ça forge le caractère, la patience et nos réactions face à l'imprévu, c'est un excellent exercice.


Mais tout ça arrive toujours pour une raison, du moins je crois. Et le plus beau restait à venir !





 
 
 

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