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Trek dans les Annapurnas (Himalaya)

  • Alaïs
  • 30 déc. 2018
  • 10 min de lecture

Namaste tout le monde,


Suite du périple au Népal. Une fois nos permis de trek obtenus, nous avons quitté la capitale pour nous rendre au départ du trek dans le Parc National des Annapurnas qui est l'un des lieux de marche les plus prisés dans le pays avec l'Everest Base Camp (EBC), qui est un incontournable. On avait beaucoup hésité entre les 2. Nous étions forcé de choisir l'un ou l'autre car faute de temps. J'avais estimé à 16 jours l'EBC et 12 le trail du sanctuaire des Annapurnas, mais en réalité on peut même poussé jusqu'à 1 mois et demi de randonnée si on veut vraiment tout faire. EBC est un trail qui se fait aller/retour, les Annapurnas, est une boucle. J'avais lu plein d'article concernant ce dernier qui relataient la beauté de la randonnée. Le camp de Base de l'Everest est juste incroyable mais le chemin pour y aller, assez quelconque apparemment. Les Annapurnas eux se distinguent par une diversité de paysages remarquables.

On a opté pour les Annapurnas du coup.


L'amas de point en bas : Dumre / A gauche Pokhara / l'alignement de points au centre : le tracé du trek (en vert, ce qu'on aura fait)

Nous avons donc quitté Katmandou tôt le matin, après avoir demandé conseil au logement où nous étions, nous avons pris un taxi qui nous a conduit sur un parking aux abord du "périphérique" local. On a fait confiance, on nous a fait monter dans un van de 10 places en route pour Pokhara. Pour Pokhara !!!!!????? Mais non !!!! Punaise quelle misère, on n'avait pas indiqué la bonne destination au chauffeur de taxi, du coup au lieu de nous amener au départ des bus pour Besisahar, on a été emmené au parking de départ pour Pokhara... Après avoir interpellé le chauffeur, celui ci nous a dit que ce n'était pas grave car il s'arrête automatiquement au croisement entre Besisahar et Pokhara, dans la ville de Dumre.

Ouf ! sauvés. Nous partons enfin. Il nous a fallu plus d'une heure et demie pour ne serait-ce que quitter la ville, le trafic y est si dense et la poussière tellement importante que c'est l'anarchie.

Les népalais ont un genre de sport national : décorer leur camion de fresques, stickers, guirlande, lumières ...

Nous voilà enfin sortis de la ville quand à 50km, obligés de s'arrêter .... Déjà !? Nous étions pris dans des bouchons phénoménaux ! Au départ nous avons cru que c'était juste temporaire, que ça allait durer 20min. Eh bien non, nous sommes restés au soleil pendant près de 3h !!! A attendre. J'évitais de trop boire car difficile d'aller au petit coin après en pleine nature avec des hordes de voitures en file indienne...

Bizarrement moi qui suis plutôt du genre ultra impatiente, j'ai gardé mon calme et le sourire


Plus nous avancions (au ralenti) dans la montagne, plus nous constations que cette fameuse file indienne s'étirait sur des kilomètres. Nous n'avions jamais vu ça !!! On voyait des véhicules à 10km de là sur la montagne opposée. Hallucinant ! L'explication est toute simple : il n'y a qu'une seule route pour aller sur Katmandou, le réseau routier est minime et peu entretenu. Ce qui cause ce genre de bouchons sans fin c'est tout simplement les véhicules défectueux ou trop vieux qui tombent en panne et qui du coup bouche toute la route. Il devait y avoir 30km de bouchon dans les 2 sens, sans exagération.

Il a fallu prendre notre mal en patience ...

Les bas côté étaient tellement poussiéreux qu'on ne voyait même plus la végétation sous cette pellicule blanche. On est passés devant ce qu'ils appellent des "aires d'autoroute", c'est a dire des cabanons en tôles avec une échoppe où acheter de quoi manger et boire et des toilettes à la turc. En plus, les chauffeurs sont du genre à s'arrêter régulièrement, donc perte de temps considérable. Heureusement que nous n'avions pas réservé quelque chose pour le soir.

Que je vous explique quelque chose : au Népal il y a 3 grands types de transports pour faire des longs trajets : 1/ Le bus exclusivement touristique, interdit au locaux, qui est coûteux, avec la clim et la wifi, 2/ Les mini van (comme celui dans lequel nous étions), qui mélangent touristes et locaux et qui sont moins confortables que les bus,

3/ Les bus locaux, où c'est le grand bazar, on peut rentrer 40 personnes au lieu de 20 et ça coûte une misère.

A savoir que les bus locaux passent quand ils veulent, il n'y a pas d'horaires et que pour les mini vans il suffit de lever la main au bord de la route pour être embarqué.

Dans les 3 cas, le prix est fixe dès le moment où on donne sa destination.


10 euros180km10h pour atteindre Dumre exténués dur de rester calme Par exemple pour faire Katmandou-Besisahar, nous aurons payé . Bon après, il faut voir aussi les conditions ... Nous aurons mis et désabusés. Surtout qu'à peine descendus du mini van, un nombre considérable de gens se sont jetés sur nous, ils nous proposaient des taxis pour un prix exorbitant. Nous étions excédés et c'était ! pour faire devant tout se raffut car les gens nous saisissaient nos sacs pour qu'on les suive. On a demandé le bus qui allait à Besisahar, on nous a indiqué un bus, sans être sûr que nous y étions ... Le gars voulait qu'on le paye, on lui a dit pas de soucis mais une fois que nous arriverions à destination. Il n'était pas content du tout, mais nous n'avons rien lâchés. Et heureusement, car ce fameux gars ne faisait absolument pas parti du convoi. C'est quelqu'un qui voulait profiter de la situation pour nous extorquer de l'argent ... super ..., on était


On était en plus en désaccord avec Remy, lui voulait aller à Bandipur dans les montagnes pour y dormir car il y avait des hôtels mais moi je préférais être déjà sur place dès le soir pour éviter de perdre une journée de transport encore. On a pris le bus à 18h, il commençait déjà à faire nuit. Nous avons pris place dans un bus local, c'était étroit mais au moins on pouvait reposer notre tête. Ca aura été 2h de conduite au fin fond de la pampa à 90km sur des routes de terre, j'ai cru qu'on allait y rester !


21h, nous arrivions dans un hôtel bas de gamme, avec le strict minimum, nous aurions souhaité nous offrir une meilleure chambre mais tout les hôtels étaient complet. On a pris un dhal bat dans le restaurant de l'hôtel puis nous sommes allés nous coucher sans demander notre reste. On était KO de la journée. Les nerfs mis à rude épreuve.

Ici, il faut savoir qu'on sait à peine à quelle heure on part et on sait encore moins à quelle heure on arrive à destination. Il ne faut pas être pressé ! Ca change de nos habitudes d'occidentaux. On travaille la patience.


8H30 nous nous levions pour prendre un petit déjeuner assez maigre mais histoire de. Première impression du village en me penchant sur les rambardes de la terrasse. En effet, ayant fait le voyage de nuit, impossible d'avoir une idée de ce qui nous entourait.


Assez inattendu, des rizières entre les habitations

La verdure contraste avec le béton des bâtiments

On a surtout emporté de l'eau avant de prendre la route nos sac sur le dos. A ce point précis du voyage, je savais d'ores et déjà que mon sac allait être un soucis. Nous aurions pu démarrer le trek ici, mais apparemment cette première section n'aurait été que de la route en terre sans grand intérêt. On a opté pour un bus local qui nous a amené à un autre point de départ, à 1h de là. Ce fût folklore ! Un bus qui se prend pour un 4x4, traversant les rivières, montant des pentes vertigineuses, passant partout. Moment drôle : nous étions à l'arrière du véhicule, ça secouait dans tous les sens, sur le chemin on a pris des enfants et des fermières avec des cartons remplis de poussins vivants qu'il a fallu avoir sur nos genoux, il y avait la télévision avec des clips très cul cul la praline qui passaient à l'écran, ça piaillait dans tous les sens, les femmes rigolaient en parlant fort, nous étions encore une fois les seuls pâles du bus, mais ce ne fût pas malaisant. On était en immersion totale.

Voilà, après 1h de bus le long d'une rivière, on nous a déposé au milieu de nul part sur la piste, tandis que le bus faisait demi tour. Nous y étions. Nous 2, nos sacs verts sur le dos qui nous cachaient pratiquement. Devant nous, un sommet blanc diffus, la rivière torrentielle à notre gauche et quelques bicoques à notre droite.

Ce fut nos premiers pas dans l'Himalaya. Dur de réaliser. Je me situais mentalement sur le planisphère. C'était excitant et en même temps un sacré challenge. J'avais peur de ne pas suivre le rythme, avoir l'endurance et supporter mon sac mais en même temps j'y croyais.


5h de randonnée nous attendaient pour ce premier jour de trek. Etant encore à faible altitude (900m), c'est un paysage couvert de rizières qui nous entourait. J'étais émerveillée ! Ce sont les premières que je voyais réellement : les terrasses alimentées d'eau en continu comme des bassins de rétention, on voyait très bien la différence entre le riz brun et le riz blanc, les grains étant mûrs à cette époque de l'année. C'est un travail colossal que de séparer les plants, les repiquer pour qu'ils rizôment et fructifient. Fascinant !

Nous avons régulièrement croisés des locaux avec leur animaux : buffles ou ânes. Ainsi que quelques touristes. On voyait vite les gros sportifs de ceux qui l'étaient moins. Beaucoup d'américains et d'allemands. Et encore je m'attendais à bien pire. Je m'étais inquiétée au début car je ne savais pas si c'était bien raisonnable de faire le trek sans guide et sans porteur. Mais comme la piste était bien visible, je me suis vite dit qu'on s'en sortirait sans problème. Dans le pire des cas, il y avait des petits villages sur tout le trek, et on pouvait à tout moment faire appel à quelqu'un ou se rattacher à un autre groupe de marcheurs.

Magnifiques terrasses de rizières et t-shirt trempé



Je priais aussi pour que mes chaussures de montagne toutes neuves ne me meurtrissent pas comme elles avaient pu le faire durant l'été. J'avais anticipé en prenant des double peaux. On montait progressivement, ça restait relativement plat pour un début, puis au bout de 2H30, il a fallu commencer à grimper sévère.


Nous suivions les panneaux Manang (un village étape)

Malgré un bon entrainement en amont, du sport régulier et de la préparation, je ne vous cache pas que ce fût difficile. Je n'avais absolument pas pensé au poids du sac. Du moins, je suis habituée à marcher avec un sac, mais pas aussi lourd. Il me pesait beaucoup sur les épaules, ce n'était pas négligeable. En plus n'ayant rien mangé depuis les 2 toasts du matin, ça commençait à être dur. On a grignoté quelques fruits secs que j'avais emporté à l'ombre histoire de respirer. C'est le paysage qui me faisait avancer.

Paysage façonné par les mains de l'homme


Nous étions entourés de vert en continu. Je ne m'étais tellement pas attendue à ça ! C'était incroyable et surprenant. Dans ma tête, on ne voyait ce type de paysage qu'en Asie de l'Est, type Thaïlande ,Vietnam, Chine ... Mais non, dans l'Himalaya aussi. D'après ce que nous avons compris, le riz peut pousser jusqu'à une certaine altitude. Toute parcelle de terre est exploitable, d'où les relief en terrasse sur des pentes vertigineuses. C'est absolument magnifique ces terrasses qui sculptent les flancs de montagne.

Au sommet d'un village qui donne sur toute la vallée que nous avions traversée une heure plus tôt

La récompense en haut d'une montée sportive

Cette vue est hypnotique n'est-ce-pas ?

Je me faisais une réflexion en marchant. C'est quand même dingue, que des gens soient venus s'installer dans les montagnes au milieu de nul part. Loin de la civilisation, sans accès à l'eau potable, ou à des moyens d’approvisionnement faciles. Ces gens cultivent du riz, du maïs, des légumes ... ils sont autosuffisants. A côté de ça, les lodges ont la wifi même en haute altitude. Il doit y avoir une grande serénité à vivre entouré de la Nature, disons qu'on doit se recentrer sur le plus évident, sur ce qui est vital et moins superflu. J'imagine que les problématiques sont bien différentes de ceux des citadins.

Autre point de vue, où on a croisé une petite mamie avec sa machette avec qui ont a échangé un sourire, elle ne parlait pas un mot d'anglais

Ça m'espante ces terrasses, ça doit être un travail de titan, surtout pour les récoltes ! A vrai dire, les népalais ruraux sont très fins et tout petit. Ils portent des charges effarantes. On les observait faire, surtout les porteurs : ils portent avec le front, un hanse posée sur un morceau de tissu pour ne pas se blesser. Apparemment cette méthode est plus efficace car on sollicite toute la colonne vertébrale. On en a vu porter des meubles, des sacs de 50kg si ce n'est plus. En plus ils marchent pieds nus !

Les rivières emportent souvent les routes dans la région, surtout lors des moussons (nous étions à la fin de la saison des pluies)


Au bout de 5h de marche, la fatigue se faisait sentir. De plus comme le soleil se couche tôt à cette période, on ne voulait pas s'engager sur un nouveau tronçon du trek de peur de se retrouver vite dans le noir. On s'est arrêtés à la première guest house qu'on a trouvé sur le chemin à l'entrée d'un petit village. On avait entendu dire qu'il ne fallait pas hésiter à négocier le prix de la chambre en disant qu'on prendrait les repas chez eux. C'est ce qu'on a fait. Pour moins de 10€, on a dormi dans une chambre plus que spartiate donnant sur les rizières, pris une douche (bon ok, ultra froide mais une douche quand même), dîné et petit déjeuné. Et ça pour deux. Assez imbattable !

Nous étions rincés de notre première journée, après la douche on est allés commander le dîner, nous étions plus qu'affamés. On a bien fait car il a fallu plus d'1h30 avant d'être servis !!!! Et nous étions les premiers, les derniers ont eu leur repas à 22h ! On ne peut pas leur reprocher, tout est fait maison, les momos y compris, je les regardais faire en cuisine.


Il prévoyait de faire frais comme le bâtiment n'était pas du tout isolé, en plus les murs étaient si fins qu'on entendait la moindre respiration des voisins. Mais ça ne nous a pas empêché de sombrer en deux secondes, enroulés dans nos sacs de couchage.

 
 
 

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