Journal de bord : le départ
- Alaïs Pénasson
- 9 janv. 2017
- 6 min de lecture
Nous sommes samedi 7 janvier, il pleut fort, je suis en short, il fait 30°C et j’essaye de me concentrer tant bien que mal pour écrire ce qui me passe par la tête tellement ça fuse dans tous les sens.
Je ne sais même pas comment engager cet article. Je vais plutôt l’écrire sous forme de journal comme je fais depuis le début de notre voyage dans mon carnet. Ça sera plus simple. Par contre, ce qui va suivre est écrit à chaud et sans retenu. Autant rester dans le vrai, je ne voudrais pas prétendre que tout va au mieux ou que tout va mal.

Notre QG au marché de Papeete
Bon je me lance :
Souvenez vous j’avais tellement hésité à écrire un blog, ça demande énormément de temps (ça m’a pris plus deux jours les deux derniers articles) et d’investissement. Bon aussi c’est parce que j’écris beaucoup, c’est vrai j’aurais pu depuis le début juste vous publier des photos mais ça ne m’allait pas. Trop froid. Trop statique. Et inintéressant sans commentaire (du moins je pense). Du coup, je m’emporte souvent dans mes récits mais j’écris avec grand plaisir. Comme dit ma grand-mère, j’aimerais tous vous avoir dans mon sac à dos et vous amener avec moi, mais ce n’est pas possible. Je pensais donc que le blog était une façon de vous faire partager notre quotidien pendant cette année de folie, de vivre par le biais de la lecture ce que nous vivions. Et j’espère que ça aura été communicatif.

Dans les grandes étendues de verdure d'Eketahuna
En tout cas, au moins, quand dans une semaine nous serons à vos côtés, vous saurez tout et une chose et sûre, vous n’aurez pas 3h de photos à regarder d’une traite tout en écoutant notre récit décousu car il y aurait trop à dire (sourire). Ceux qui voulaient savoir on pu savoir en suivant le blog, il n’y avait aucune obligation de lire. Je suis très contente de votre fidélité et de vos encouragements, ça me touche beaucoup. C’était comme mon journal de bord mais à accès publique. Je sais que des gens de loin et de près lisent, et j’ai écris de la façon la plus naturelle qui soit, comme si je vous avez tous devant moi.

Super arrivée à Bora Bora
Je ne fermerai pas le site même une fois de retour car j’ai espoir que j’y écrirai à nouveau et plus vite qu’on ne le croit. Oui car je suis en pleine crise de la vingtaine à croire, j’ai envie de croquer la vie, bouffer des kilomètres, voir des paysages plus fous les uns que les autres, rencontrer des gens de tout horizon, goûter des plats inconnus, me confronter à ce que je ne connais pas et avoir de nouvelles expériences toutes plus incroyables les unes que les autres. Le tout avec ma moitié bien entendu, qui lui aussi a bien changé et a attrapé mon enthousiasme du voyage.
Lui qui n’est pas un grand expressif, je l’entends de plus en plus souvent dire qu’il ne veut pas rentrer, que la Nouvelle Zélande lui manque, que la vie en van il adore et qu'il veut recommencer…

Lac Hawea dans l'île du Sud, Nouvelle Zélande
Et moi je ne sais pas quoi dire. J’ai une énorme boule au ventre et une envie de pleurer toutes les larmes de mon corps à l’idée que tout ça s’arrête. C’est à en devenir folle ! Nous sommes pris dans une période de transit : on est contents de rentrer, pour tous vous serrer dans nos bras, voir comment on grandit nos petites crevettes, quels sont les projets de chacun … Et manger du pain du vrai (oh punaise je pourrais m’enfiler une miche entière de pain frais là !), des viennoiseries, de la quiche, boire du Ricard et du bon vin, enfin bref toutes ces choses qu’on n’a pas réellement eu depuis un an. Faire la fête (oh ça oui qu'est ce que j'ai envie de me défouler et faire la fiesta), profiter de chacun, échanger, rigoler, vous faire partager nos expériences …
Et à la fois je ne veux pas quitter ce mode de vie, de « je travaille pour profiter », je découvre, je me cultive, j’apprends la vie, je m’épanouie … Je vous assure j’ai peur qu’on prenne une grosse grosse claque en rentrant. Les premiers jours ça sera l’effervescence c’est sur et j’ai tellement hâte mais après le souffler va retomber. Nous serons définitivement de retour. Et après quoi !? C’est le trou noir. D’ordinaire je me projette souvent mais là c’est le néant, y’a rien, j’ai l’impression qu’il n’y a pas d’après pour le moment. Qu’est ce qu’on va devenir, c’est vraiment la question existentielle du moment.

Le bord de mer ça nous connait, Waiheke Island
On a des projets : de voyage forcément mais dans le monde professionnel ? Je veux tenter la reconversion ça oui je le veux. Mais vais-je arriver à rester sédentaire ? Ca, ça m’effraye comme pas possible ! Et les papiers, le loyer, trouver du travail, la routine quotidienne, l’attente du weekend ? Oui je sais là on dirait que je suis au fond du trou, je vous peins un tableau un peu noir. Beaucoup se plaisent dans une vie de tous les jours si je puis dire et tant qu'ils sont heureux c'est l'essentiel. Mais après un an à vagabonder, à bouger, s’émerveiller, visiter… j’ai PEUR ! Oui j’ai la frousse comme pas possible de revenir au quotidien.
J’espère sincèrement que vous serez là pour nous aider à appréhender l’atterrissage car ça va faire mal. Je sais qu'il va falloir faire plein de démarches et compagnie mais c'est vrai qu'on souhaite faire la transition le plus paisiblement possible, sans stress et sans précipitation.
Vous pensez peut être que je dramatise, moi pas. Le nombre de jeunes qui comme nous partent et se retrouvent perdus une fois rentrés il y en a des milliers, il y a juste à consulter les forums de voyage pour s'en rendre compte. Mais si je peux souhaiter quelque chose ça serait d'encourager plus la jeune génération à partir, à ne pas avoir peur et à se lancer. Ça ne pourra être que positif.

Journée incroyable à côtoyer les glaciers, Mont Cook
Une chose est sûre j'ai vécu une année formidable, que j'ai eu la chance de pouvoir partager, qui m'aura beaucoup aidée. Dans la recherche de moi même, dans mes envies et au contraire, de ce que je ne veux pas. Je suis très heureuse et contente de moi. J'ai le droit de dire que je suis fière du chemin parcouru ? Oui, je me le dis car lorsque je regarde en arrière ce n'a pas été une mince affaire mais on l'a fait, oui on l'a fait. Et je recommencerais encore et encore !
Je souhaite de tout cœur que cette année nous serve dans nos projets futurs et notre vie au quotidien.
On en revient gonflés de positif et de bonnes choses à partager. J'ai tellement hâte de vous montrer les deux films que j'ai fait qui retracent toute cette année de voyage. Ça nous arrive de les visionner régulièrement comme quoi on est déjà nostalgiques. Je veux aussi faire un énorme album photos, ça va me demander du temps mais j'y tiens. Comme ça quand on aura un petit coup de mou, un coup d’œil et ça repart.

Quand il faut nager pour aller voir un mur sculpté, Lac Taupo
Je fais une liste de projets, de choses que je voudrais faire en rentrant ou sur le long terme, ça me donne des objectifs et une ligne de "survie" si je puis dire. Continuer le yoga (j'ai encore progressé, ça devient acrobatique maintenant), m'inscrire dans une salle d'escalade, finaliser mon apprentissage de l’anglais, faire plus de DIY, cuisiner davantage végétarien, organiser des weekends et des soirées à thèmes, recevoir, me cultiver davantage ... Tout en voyageant à chaque fois qu'on en aura l'occasion. Pour rien vous cacher, les prochaines destinations risquent d'être : l'Inde, l'Ecosse, l'Islande, Amsterdam... et j'en passe. Tout est si proche désormais ! on ne s'en rend pas compte.

Surplomber Queenstown, Nouvelle Zélande
Je vous partage notre calendrier de retour pour que tout le monde n'y soit pas perdu :
Le grand départ c'est mardi 10 à minuit (heure locale) pour arriver le jeudi 12 à Roissy Charles de Gaulle à 15h10. A savoir qu'il y a 8h de vol entre Papeete / Los Angeles, et 10h pour relier Los Angeles / Londres. On va être frais je vous le dis ! (rire). On va ensuite rester à Paris jusqu'au dimanche 15, pour enfin être définitivement de retour à Toulouse à 14h57 à la gare de Matabiau.
Ensuite ... ben ensuite on verra bien !
Pour les minuscules jours qui nous restent, rien de particulier, on se dit qu'il faut profiter de la chaleur, du soleil et de la piscine quand on sait que chez vous il va falloir ressortir le col roulé ! Nous qui trainons en maillot et pieds nus, ça va nous faire drôle, on ne peut pas espérer plus brutale comme transition (sourire). S'il y a un avantage : on ne se fera plus piquer par les moustiques.
Je me dis que le retour va être comme une nouvelle aventure qui débute et qu'elle pourra être aussi belle mais à sa manière.

On a hâte de tous vous retrouver ! Allez plus qu'une semaine à tenir.
Ça va passer vite ne vous inquiétez pas :)
Un énorme merci à vous tous et un bisou ensoleillé avant de clôturer cette longue série d'articles (119 en total !)
xoxoxoxoxoxox
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