Nuku Hiva : l'île de beauté des Marquises #2
- Alaïs Pénasson
- 8 janv. 2017
- 12 min de lecture
Hello la compagnie !
Me revoici me revoilà pour mon tout dernier article sur la Polynésie française, qui fait suite à la première partie publiée un peu plus tôt dans la semaine. Reprenons où nous nous en étions arrêté mes amis : lundi 2 janvier, il est 7h00 du matin nous prenons notre petit déjeuner en terrasse avec le reste des pensionnaires, le soleil est au rendez vous et la baie resplendissante. Aujourd'hui c'est excursion bateau et randonnée à la cascade de Vaipo.
Nous ne sommes que 4 : Leslie une belge qui fait le tour du monde depuis 5 ans, Yann notre guide malgache installé à Nuku Hiva depuis 10 ans et qui connait l'île par cœur et nous deux. Nous embarquons sur un petit bateau à moteur en compagnie d'un couple de local qui souhaite se rendre au village d'Hakanui qui n'est accessible que par la mer.

Je constate qu'il y a un peu plus de bateaux dans la baie ce matin là

Rémy avale un cachet contre le mal de mer puis nous partons. On a toujours une vision différente depuis l’océan c’est pour cela que je tenais à faire du bateau, je voulais voir l’île sous un autre angle.

Il peut remercier le comprimé qui lui a permis de ne pas être malade
Le bateau tanguait gentiment tandis que nous sortions de la baie. Il a vite commencé à bondir au dessus des vagues une fois l'océan atteint. Heureusement que des poignets nous permettaient de nous maintenir assis car on aurait facilement pu passer dessus bord. Des dauphins Electre vivent dans le Sud Est de l'île mais ce n'était pas la direction dans laquelle nous nous dirigions. Nous allions au Sud Ouest.


Nous avons dépassé la Baie Colette où nous étions allés la veille

Je suis émerveillée par les paysages qui nous entourent, c'est de toute beauté, ce relief est incroyable ! On peut nettement voir la force exercée sur la roche et constater les déformations que celle ci a subit.

L'eau est d'un bleu profond




Les montagnes au loin sont haut perchées

Regardez le dénivelé ! Et cette falaise qui semble plonger dans l'eau

Ne trouvez vous pas que la roche semble scintiller avec cette lumière ?

Yann ralentit, nous rentrons dans la Baie d'Hakatea où on peut apercevoir au loin des cocotiers et 2 bateaux en mouillage. Il n'y a pas foule !


Comment ne pas avoir le sourire aux lèvres !?
Notre capitaine s'approche au plus près de la plage en remontant l'hélice afin que nous puissions débarquer. Ce après quoi il amarre le bateau à une bouée avant de venir nous rejoindre à la nage. Il y a même des bébés requins qui longent le sable et profitent de la chaleur de l'eau.

Après ces 45min de bateau voilà que notre randonnée débute ici. Tout d’abord on troque les tongs pour les baskets avant de se mettre en marche pour le village qui se trouve à 10min à pieds de là dans la petite crique adjacente. Yann nous prévient que nous allons traverser plusieurs rivières sur le chemin de la cascade et ça commence de suite pour rejoindre les quelques habitations que nous apercevons au loin près de la plage.

On s'est retrouvé dans un curieux décors : montagne / rivière / plage/ cocotiers

Tant pis pour les chaussures mouillées ça fait partie de l'aventure !


C'est surprenant cette cocoteraie

Un accueil chaleureux
Nous avons été accueillis par un grand héron qui tournoyait autour de nous tandis que nous atteignions le village d'Hakaui. Je dis village mais il y avait maximum 10 maisons en dur. On a croisé quelques personnes en train de travailler durement, des chiens, des chevaux en liberté...

Cette photo rend bien l'atmosphère qui régnait dans ce lieu
L’endroit était si paisible ! J’en revenais pas, quelle quiétude. Les gens avaient le sourire et ne semblaient pas malheureux du tout de ce retrait. Nous avons commencé à emprunter l'unique piste qui mène dans la forêt et qui traverse le village et les magnifiques jardins exotiques qui la bordent.

Nous avons suivi la rivière durant toute la randonnée

Petit paradis sur terre

Yann est connu de tous au village
Nous avons fait un arrêt chez la dame qui était dans le bateau avec nous pour prendre un panier et un couteau afin de cueillir des fruits pour le midi. Ce qui est interpelle c’est l’abondance de fruits et de légumes. C’est l’explosion ! Tous les arbres en sont couverts. Vous voulez une mangue !? pas de soucis, il y a juste à prendre la grande « épuisette » et les décrocher de leur branche. Une papaye !? il suffit de tendre la main !

La meilleure méthode pour cueillir les mangues sans les abimer
De même pour les pamplemousses et les avocats qui pendent dans le vide comme des décorations de Noël. C’est le summum de l’excellence et de la fraicheur ! Et ça sans limite ! Ils ne savent même plus quoi faire de tout ces fruits qui faute d’être utilisés sont laissés pour les animaux sauvages. Une fois notre petit panier en feuille de bananier rempli, nous avons vraiment débuté la randonnée de 2h pour nous rendre à la 3eme cascade la plus grande de Polynésie, avec ses 350m.

Un pamplemoussier

Petite chapelle sur le chemin
A la sortie du village nous avons aperçu une petit chapelle, les gens étant très croyants je vous le rappelle et chrétiens pour la plupart, ça n'a rien de surprenant même au milieu de nulle part.
Nous avons du coup abordé le sujet. Yann m’a décontenancée en me demandant si on croyait en quelque chose (j’ai du faire mes grands yeux ronds). Je lu ai répondu que j’étais athéiste, ce à quoi il m’a dit que lui croyait en l‘eau. Alors oui sur le moment j’ai trouvé ça curieux mais plus il développait sa théorie et plus je trouvais ça même plutôt compréhensible. Sans rentrer dans les débats : au moins il croit à quelque chose de concret qui se voit et se matérialise, c’est différent d’une religion dédiée à quelqu’un en particulier là c’est tout un élément en quoi il croit. Ce n’est pas plus bête qu’une autre croyance quant on y pense. Les premiers hommes chérissaient la nature et pensaient que chaque élément naturel était régi par une divinité. Il nous faisait remarquer que tout être vivant est constitué d’eau, qu’importe le pourcentage, que nous sommes entourés d’océan et que l’eau est vitale, pour lui c’est le lien entre toute chose sur Terre. Dis comme ça, j’approuve.
J’ai trouvé ça très intéressant d’en parler et d’entendre un point de vue différent de ce que l’on peut entendre d’ordinaire.

J'étais enthousiaste de me trouver ici

Petit jardin
Nous avons croisé des locaux montant à cru tandis que nous nous enfoncions dans la forêt. Un chien du village qui nous tenait compagnie depuis quelque temps, ne nous a plus lâché d'une semelle, il nous aura suivi toute la journée. On a longuement marché sur une vieille piste faite de pierres, au milieu de ruines de maison et dans une végétation très dense. L’île était habitée par des milliers de personnes avant l’arrivée des missionnaires, mais ces derniers ont apportés sans le savoir des germes de maladies auxquelles n’étaient pas immunisés les marquisiens qui sont décédés en masse par la suite. La majorité des habitations s’est donc retrouvée sans propriétaires et s’est laissée engloutir par la nature. Il était presque impossible de se perdre, il n’y avait qu’un chemin qui longeait de près ou de loin la rivière traversée en aval.

Notre petit compagnon du jour
On a traversé une cocoteraie (j'avais peur de prendre une coco sur la tête comme ça tombait de tous les côtés) de laquelle on a eu un magnifique point de vue sur la cascade. On nous avait prévenu, la cascade est impressionnante non pas par sa grosseur et son début mais juste par sa hauteur, car en réalité la chute d’eau fait comme un long et mince filet d’eau.

La cascade Vaipo ! surplombée d'une forêt de pins
La majeure partie de nos discussions pendant que nous marchions tournait autour du voyage. D’un parce que Leslie avait à elle toute seule visité les 2/3 de la planète mais aussi car Yann, navigateur aguerri avait lui aussi fait plusieurs fois le tour du monde en voilier. Chaque récit de voyage me transportait. Je n'ai pas à me plaindre mais je les enviais tout de même, quelles expériences !
Nous avons fait une pause dégustation de fruits gorgés de soleil avant de traverser une énième fois la rivière. Mais surprise ! Une anguille géante nous attendait tapis sous son rocher. Wowwww ! Un monstre ! Elle devait faire 25cm de diamètre et plus d’un mètre, beurk…

Vous la voyez ?
C’est Rémy qui était le moins rassuré du groupe. On a donc traversé prudemment. Et c’est en me retournant que j’ai vu ma moitié qui portait notre petit compagnon de peur qu’il se fasse avaler tout cru (rire).

Décidément quel papa poule
Nous avons enfin atteint la cascade, nichée dans un genre de grand canyon où virevoltaient de nombreux phaéton à bec jaune. Des oiseaux blancs aux longues plumes au niveau de la queue qui m’ont fait penser à des cerf volants dans ce bleu clair lumineux.

On se croirait entourés de cathédrales rocheuses

Nous nous sommes arrêtés là ne pouvant aller plus loin en raison des chutes de pierres mais nous étions déjà ravis de pouvoir admirer l'endroit de nos propres yeux. La cascade coulant un peu de façon torsadée elle était à demie cachée par une paroi. Mais ça restait impressionnant à regarder.

Nous avons parlé avec un homme qui revenait du pied de la cascade. Un navigateur encore une fois. A les entendre parler navigation, tour du monde et voyages on avait envie de partir sur le champ. J’aimerais bien une fois qu’on puisse avoir une expérience sur un bateau.
Il était pratiquement 13h quand nous avons rejoint l'endroit "secret" de Yann, qu'il nomme le jacuzzi naturel pour manger et se baigner. On a dégusté les savoureux fruits récoltés plus tôt, c’est délectable, c’est additif même ! Le pamplemousse d’ici n’est pas acide il est blanc vert et tout doux, un délice ! On aurait d’aussi bon fruits exotiques chez nous je ne pourrais manger que ça ! Je vais me faire « fruitovore » (sourire).
Puis maillot de bain pour aller se plonger dans l'eau fraîche de la rivière. Le courant était bien plus puissant qu’il ne parait sur la photo. Il fallait être vigilant à ne pas se faire emporter pour ne pas finir fracassé sur les rochers plus bas !

Yann y est allé en premier
Mais il y avait comme des sièges naturels qui permettaient de s’asseoir dans le courant et de profiter des bienfaits de l’eau et de se laisser masser. Un délicieux moment, revigorant et agréable là perdu dans la forêt en petit comité. Le pied !

Je me promets de faire ça plus souvent à la montagne
Par contre une fois hors de l'eau et sans être en mouvement, les moustiques et les nonos s’en sont donnés à cœur joie (les nonos ce sont les sandflies d’ici, la piqure ne fait rien en premier lieu mais ensuite c’est la démangeaison sans fin et ça laisse des cicatrices, je continue encore à me gratter). J’ai discuté avec Yann de ces précédents voyages et de ses futurs projets. Il repart en tour du monde et cherchait des gens. Je ne vous dis pas l’envie que j’avais de dire « ben cherche plus j’en suis » mais avec un copain sujet au mal de mer c’est un peu délicat …

Nous n'avions pas une seconde de répits même tartinés de monoï
On s'est remis en route pour 2h de marche mais le retour m'a semblé bien moins long bizarrement. Retour à notre point de départ, les montagnes étaient éclairées différemment du fait d’être en fin d’après-midi.

Les inséparables

Un tiki sculpté face à l'océan

Je ne pourrai jamais oublier cet endroit
On a du laissé notre petit compagnon de voyage au village pour retraverser la rivière où une famille se baignait. Encore une fois vous pouvez constater l'omniprésence des chevaux. Ça participe au charme de l'île.

Nous sommes revenus à la petite crique où nous avions laissé le bateau. Le couple de ce matin était déjà là en train de se baigner habillés dans l’eau. J’ai remarqué qu’ici c’est courant, pourquoi s’embêter à trimbaler un maillot ? Quand je vous dis qu’on vit simplement et qu’on ne se prend pas la tête avec du futile. On ne s’est pas fait prier pour les rejoindre. L’extase totale ! La crique que pour nous, le temps exceptionnel, l’eau chaude, les chiens courant sur la plage, le cadre somptueux … Je ne voulais pas que ça s’arrête.
Yann est allé chercher le bateau, nous sommes remontés à son bord. L’océan était encore plus agité que le matin, oula ça secouait mais c’était exaltant ! Le capitaine longeait les falaises pour que l’on puisse observer les chèvres sauvages et la roche.

Voyez la compression de la roche et les cheminée de magma !
Je suis totalement sous le charme de cette île qui regorge d’endroits splendides et dont le relief est plus que remarquable, cette proximité océan montagne que j’aime tant. Dernière traversée de la baie en bateau. Nous sommes revenus sur terre. Nous avons chaleureusement remercié Yann pour sa gentillesse et cette journée mémorable. Puis nous sommes allés à la petite plage pour finir la journée dans l’eau.

Un homme se baignant dans le port avec son cheval
Ça fait mal de se dire que bientôt tout cela ne sera plus … Mais le fait de rentrer ça permet de nous rappeler que tout cela est temporaire et du coup on apprécie deux fois plus je pense. On a pu constater que Leslie semblait presque blasée de son tour du monde, comme si elle était moins sensible à ce qu’elle faisait ou voyait car c'est continue pour elle. Je ne veux surtout pas que ça m’arrive. Le retour n’est peut être pas une fatalité en faite. Ça sera pour mieux repartir !
Mardi 3 janvier, dernier jour sur Nuku Hiva. L’avion étant à 13h15, nous pensions avoir le temps de faire une randonnée au Sud Est mais on nous a informés au petit déjeuner que le taxi viendrait nous chercher à 10h. Quoi !!! Si tôt !? C'est pas comme ci nous allions à Charles de Gaule ! Il a donc fallu revoir à la baisse nos projets. On a trainé un peu au petit déjeuner avec tout le monde, profité des mets locaux et de la vue sur la baie avant de boucler nos bagages et de se rendre à la plage pour un dernier bain matinal.


Qui ne voudrait pas rester ici dites moi !?
On se sentait si bien là dans l’eau tiède, regardant autour de nous les arbres fleuris, les oiseaux, les montagnes, les vagues … Pourquoi la vie n’est pas aussi simple et calme que ça ? Nous aurions pu rester, mais j’aurais peur de m’ennuyer sur une petite île et il y a tellement à voir dans le monde !

L'incroyable mariage d'un flamboyant et d'un bougainvillier
Un petit détour par le centre artisanal puis nous rentions à la pension prendre nos affaires. Le taxi était même là à 9h45. La poisse, pour une fois que j’aurais voulu qu’il soit en retard. On a chargé nos affaires et avons pris place dans le 4x4. J’ai attentivement regardé le paysage tout le long de la route, je voulais photographier chaque endroit que nous traversions. Le chauffeur s’est arrêté plusieurs fois pour que nous puissions prendre quelques photos avant d’atteindre l’aéroport.

Arrêt au belvédère qui donne sur la Baie de Taiohae

Pétroglyphe dominant la baie

Le canyon avec une mer presque confondue avec le ciel

Au point culminant
Voilà nous y étions… avez-vous déjà vu un aéroport avec des chats partout ? Ici oui ! On s’est posés à une table du tout petit snack histoire de grignoter et d’attendre que le temps passe. L’avion est arrivé, nous avons immédiatement embarqués. Nous devions faire escale à Hiva Oa à 30min de là, autres îles des Marquises.

On est habitués désormais aux pistes près de l'eau
Etant côté hublot, j’ai eu la chance de voir les îles vues du ciel, et je peux vous assurer que c’était un spectacle exceptionnel ! Nous n’avons pas pu aller au Nord Est de Nuku Hiva mais nous l’avons vu par le hublot et ces falaises pointant vers le ciel formaient comme une couronne entourant une baie à l’eau claire. Whaou ! Ca nous a permis de nous rendre aussi compte de la hauteur de l’île et de sa surface. Et que dire de cette terre volcanique qui plonge dans l’océan !


Après 30min nous avons enfin aperçu Hiva Oa, très similaire à sa grande sœur. A la différence que nous avons atterri sur une piste située dans les montagnes en hauteur ! Ça surprend. C’est cette île qui est connue pour avoir accueillie Brel et Gauguin, le nom de l’aéroport est Jacques Brel ça en dit déjà beaucoup sur l’étroit lien entre les deux. Nous avons du sortir de l’appareil et attendre encore dans le petit bâtiment avant de pouvoir remonter nous assoir. Au moins on a pu apercevoir les alentours.


On constate qu'une grande partie des côtes sont vierges de présence humaine

Surprenant non ?

Et c’est reparti pour presque 3h de vol avec clim à fond. J’avoue que ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable. Ce qui est mignon c’est voir tous les gens et leurs fleurs dans les cheveux et autour du cou dans l’appareil, ce n’est pas chez nous que nous verrions ça. Ça embaume la cabine !
On a un peu dormi, du moins essayé. Je me suis réveillée au bon moment puisque nous survolions trois atolls inhabités extrêmement proches et surtout entièrement visibles. Allez pour le plaisir des yeux, je vous laisse voir ça par vous-même.



On ne peut pas faire plus sauvage

Dernière fois que nous survolions le Pacifique de jour
De retour à Papeete, nous avons du prendre un taxi pour rentrer. Et voilà comment s’est achevée notre dernière visite en Polynésie.
Et maintenant, nous attendons le retour. La famille nous manque c’est sur et certain, mais l’idée du retour nous effraie aussi. Je ne vais pas faire un énorme bilan comme à la fin de notre roadtrip en Nouvelle Zélande, mais je vous écris un petit bilan et notre état d’âme actuel dans la foulée.
D’ici là, je vous embrasse
xoxox
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