Nage à Moorea avec les raies et les requins
- Alaïs Pénasson
- 28 oct. 2016
- 12 min de lecture
Ia Orana tout le monde !
Nous revenons à peine de notre journée intense à Moorea que je m'empresse déjà de vous écrire ! Et pour cause, on comprend désormais pourquoi Tahiti n'est pas considérée comme la plus belle des Iles sous le Vent, Moorea sa petite sœur est une vraie perle. Vous allez pouvoir le constater par vous même en lisant ce qui va suivre ...
Mardi matin nous avons pris le ferry de 8h10 en direction de Moorea, la petite île que l'on aperçoit depuis la coloc vous vous souvenez ? L’ile en forme de papillon ou oiseau (c’est à votre guise).Nous avions prévu d’y rester 2 jours entiers en dormant une nuit en AirBnB.

L'arrivée en ferry s'effectue à Vai'are
La traversée en ferry a duré 30min, ce qui est très rapide (à peine 20km séparent les deux îles). Je n’ai pas quitté le pont une seule seconde, c’est indéniable j’adore la navigation ! Pour Rémy, c’est autre chose, mais cette traversée ne l’a pas trop retourné, ça va.

Quelque chose me dit que nous avons bien fait de quitter Tahiti, ça se couvrait

Le temps se faisait orageux sur Tahiti

Je vous présente Moorea
L’île était un peu couverte de nuages comme d’ordinaire mais la journée promettait d’être belle. On apercevait d’ores et déjà le collier bleu turquoise tout autour de Moorea bien que toujours en haute mer. Notre passage près de la barrière de corail a été saisissant ! On voit tellement la différence entre l’océan et le lagon, la rupture est nette et marquée par la barrière de corail.

Le fameux collier turquoise dont je vous parlais

On traverse la barrière par une des passes

Premier contact avec les eaux turquoises du Pacifique
Nous avions réservé un scooter juste proche du quai, comme ça nous étions opérationnels de suite. On avait l’embarras du choix, mais mon regard s’est tout de suite porté sur un Vespa rouge à l’italienne ! La grande classe ! C’est Rémy qui l’aura conduit de toute la journée, moi assise à l’arrière avec notre unique sac à dos. Il a fallu un petit temps d’adaptation pour Rémy et même pour moi n’étant jamais montée sur un scooter (mon baptême de scooter à 22ans !). N’étant pas bridé, nous pouvions aller jusqu’à 60km ! Mais nous n’étions pas pressés de toute manière, nous avions tout notre temps.

Monsieur et son joujou

Nous avons commencé par aller nous chercher une bricole à manger pour midi, comme il y a très peu de magasins sur l’île, c’est vraiment petit, à peine 133.5 km². La sœur de Tahiti est tout autant montagneuse, c’est un ravissement pour les yeux car rien n’est régulier et le découpage est époustouflant. On a d’ailleurs aperçu la montagne trouée qui culmine Vai’are, la Mou’a puta, une légende raconte que le demi-dieu Pai l’aurait percée avec sa lance. On voit bien le tout petit trou au sommet qui laisse deviner le ciel.
Nous avons débuté par l’Est de l’île, le Nord étant touristique et le reste un peu dénudé de toutes activités (ce sont seulement des côtes « dortoir »). Nous n’avions absolument rien de prévu si ce n’est que nous avions pris notes de quelques conseils et choses à voir grâce aux coloc.
Premier arrêt effectué au belvédère de Ta’avaro qui nous en a bouché un coin ! On a été extrêmement surpris de découvrir ça :

Je manque de mots !

C'est ... bleu !
[Je vous recommande d’aller dans la galerie pour admirer les panoramas]
C’est je pense à ce moment précis que je me suis réellement rendue compte que nous étions bel et bien dans une partie du monde qui fait rêver et que ce qui nous entoure est remarquable ! Le paysage de carte postale par excellence c’est certain. J’étais comme une gamine à voir ça de mes propres yeux, pour de vrai de vrai quoi ! Nous n’étions plus dans un reportage à la télévision mais sur place !
Et ceci n’était qu’une mise en bouche de ce qui allait nous attendre au fil de notre visite…
On s’est rendus à la première plage que nous avons croisée, juste après le belvédère. Et là encore, ça a été une prise de conscience. Non je n’ai pas pu regarder l’eau plus longtemps sans aller m’y baigner, c’était intenable ! Des cocotiers à perte de vue, des camaïeux de bleus à vous faire perdre la tête et une eau tellement tiède qu’on se croirait dans un bain !


Plage de cocotiers par excellence



J’ai pris le masque et le tuba et je suis partie me perdre dans les rochers.
J’aurais pu y rester des heures mais je savais que le Nord de l’île réservait des surprises. Nous sommes remontés sur le Vespa et avons pris une petite route longeant la route principale, pour se perdre en bord de lagon.
J’ai fait quinze mille vidéos de notre périple autour de l’île, je vous promets une vidéo de fin de séjour haute en couleur ! Nous sommes en pleine période d’abondance florale, ça explose de partout, et les essences qui planent dans l’air sont délectables ! C’est vraiment enivrant.
La baie de Cook a été un ravissement pour nos yeux ébahis : le lagon et les montagnes escarpées, avec une route de ceinture qui longe l’eau de bout en bout, que demander de plus. Il faisait très beau mais aussi très chaud, et être en plein air, effleurés par le vent, était très plaisant, ça nous permettait de rester un peu secs.


Remarquez le découpage de ces montagnes

Le chauffeur
Nous avons pris la Route des ananas qui monte un peu dans les montagnes et qui permet de voir des champs d’ananas implantés un peu partout. Ça coupe subitement le paysage mais ça a son charme. Il y a une randonnée au bout du chemin qui permet même d’accéder à un col mais nous avons passé notre chemin pour une fois.

Terrain escarpé

La route porte bien son nom
Nous sommes revenus sur la route principale pour nous diriger vers l’usine Rotui, qui doit son nom au Mont Rotui à proximité. La marque Rotui est connue de tous dans le Fenua (=le pays), il s’agit de jus de fruits locaux : ca va du jus d’orange, à l’ananas, à la banane et même aux liqueurs faiblement alcoolisées à base de fruits du pays. Apparemment ça valait le coup d’œil. Nous nous y sommes donc rendus.
Malheureusement pour nous les visites de l’usine n’ont pas lieu tous les jours et étant en basse saison côté ananas, la production marche au ralenti. Mais nous avons tout de même eu le droit à une dégustation de liqueurs de fruits à 8%. De savoureux mélanges qui sont un peu traitres comme on pourrait les associés à du jus de fruits inoffensifs. En tout cas, c’était très bon et local. On a même craqué pour le jus banane vanille qui est délectable !

La preuve en image
Au volant de notre scooter, nous avons fait ensuite un arrêt à l’hôtel Hilton histoire d’en prendre plein la vue : bungalow sur pilotis, lagon, plages de sables blancs paradisiaques, vue sur les montagnes… enfin bref le gros cliché de la Polynésie Française mais qui laisse tout de même rêveur.





La semaine prochaine nous serons dans ce type de pilotis mais à Borabora

La pirogue traditionnelle : le Va'a


On a poursuivi notre périple tout en continuant de longer le lagon et la chaine de montagnes faramineuse pour nous rendre au Tropical Garden, un jardin accessible gratuitement sur les hauteurs. On n’a pas pu finir la côte, le scooter n’arrivait plus à nous monter (pour un 50cc en même temps, c’est un peu normal).
Mais une fois arrivés, on a pu profiter d’un panorama grandiose sur la baie d’Opunohu. Whaou, ça claque ! On a ensuite fait un petit tour du jardin exotique, dans lequel il y avait même une serre à vanille, des bassins et des fleurs à profusion.

On a eu du mal à la terminer en scooter cette côte

Un plant de vanille, on voit les gousses encore jeunes


Des fleurs partout partout !

Nous avons quitté la route de ceinture pour nous diriger vers le Belvédère, une place depuis laquelle nous avions vue sur les deux baies à la fois, un joli point de vue que nous avons pu admirer tout en pique-niquant.

Depuis le belvédère
Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au CFPPA (centre de formation agricole) qui laisse libre d’accès ses champs de plantation, via un parcours touristique. Nous n’avons pas fait le tour en totalité mais le peu que nous avons pu voir était remarquable. Un curieux paysage, loin des lagons, composé de terre rouge brunâtre, de champs d’ananas et de papayes avec en arrière fond des montagnes crénelées uniques en leur genre. Ca m’a un peu rappelée l’Afrique en un sens.

Champs d'ananas

Ne sont elles pas remarquables ces montagnes !?
La baie d’Opunohu dépassée, nous nous apprêtions à aller à l’Hôtel Intercontinental Resort & Spa (à force on va connaitre tous les hôtels de luxe de la Polynésie) où nous voulions voir la clinique des tortues. Une fois sur place, nous avons fait un petit tour dans l’hôtel (du très grand luxe au passage) et sur la plage avant de nous rendre au Dolphin Center pour observer les dauphins. Oui l’hôtel comprend un parc pour les dauphins et les tortues en voie de guérison afin de sensibiliser les touristes.


Piscine à débordement + lagon
Nous n’étions que tous les deux à observer le fabuleux va et viens des dauphins dans leur bassin. J’ai été interpellée par la taille gigantesque de ces dauphins au moins 2m50 (ce genre peut atteindre même 4m), cette grande masse sombre qui file à vive allure dans l’eau émerveille indéniablement. Sans être dans l’eau avec eux comme ces touristes ayant déboursés 200€ pour nager en leur présence, j’ai néanmoins apprécié. Ca reste tout de même un parc à dauphin, ce n’est pas leur habitat naturel…

Le joli aileron de dauphin

Nous nous sommes déplacés jusqu’au parc à tortues. La clinique des tortues a pour mission de recueillir les tortues victimes du braconnage qui sont blessées et qui nécessitent des soins. On a pu y voir des petites tortues comme celles de Némo, avec de jolis motifs sur leur carapace, mais aussi d’énormes spécimens long d’un mètre qui croisait dans les fonds marins peuvent laisser sans voix.

Il faisait tellement chaud à ce moment là de la journée, je commençais sérieusement à brûler, mes épaules étaient rouges vives à cause du soleil mais aussi du sac. On a donc quitté cet endroit paradisiaque bien que quelque peu artificiel pour la plage des Tipaniers que l’on nous avait fortement recommandée.
Nous avons pu accéder à la plage privative uniquement car nous prévoyions d’y louer un kayak, sur les conseils de nos coloc. Nous avons commencé par nous baigner dans le lagon, le masque et le tuba étaient obligatoires vue la beauté des fonds. Je dis des « fonds » mais à vrai dire avec à peine 1m50 d’eau on voit déjà beaucoup de choses ! Nous n’avions rien pour filmer sous l’eau et qu’est ce que je regrette car c’était un feu d’artifice de couleurs : tous ces poissons multicolores, aux formes totalement différentes, microscopiques ou à l’inverse très grands, des coraux, des algues, des mollusques … bref un vrai aquarium naturel comme on peut l’imaginer. Un vrai bonheur ! Bon je reconnais qu’à certains endroits je faisais attention à où je mettais mes pieds car ce n’est pas toujours rassurant ce qu’on peut y voir, et apparemment il y a des coraux de feu qui brûlent vivement la peau, donc soyons prudents.
Voici, le moment que je considère comme étant le plus beau de notre escapade :
Nous avons loué un kayak pour une bouchée de pain pour nous rendre dans un endroit connu pour ses raies et ses requins. L’accès est public, il suffit juste d’y aller en nageant (mais c’est une sacrée distance à parcourir) ou en ramant, et les animaux sont sauvages bien que nourris par certains prestataires touristiques.

Nous avons opté pour le kayak deux places
Nous avons traversé un chenal pour revenir dans une partie du lagon où nous avions pieds à mon grand étonnement. Nous avons attaché à l’aide d’un bout notre kayak puis nous nous sommes mis à l’eau. Je n’aurais jamais pensé nager librement avec ces animaux mais c’est arrivé ! Je n’avais absolument aucune appréhension quand au fait de nager avec les requins, très sincèrement, je voyais ça plutôt comme une expérience unique et quelque chose de fascinant. A peine dans l’eau que nous nous sommes retrouvés entourés de requins pointe noire comme on les appelle.

Voici exactement ce qu'on a vu (l'eau était exactement de cette couleur)
Leur aileron est doté d’une tâche noire qui permet de les identifier immédiatement. C’est complètement fou de se dire que nous étions à 50cm d’eux, à nager avec eux et à les voir effleurer le sable blanc du lagon. Il y en avait partout ! et ils pouvaient mesurer jusqu’à 1,50m ! Je suis restée béate à leur vue, on aurait presque pu les toucher ! Mais ça reste néanmoins des animaux sauvages donc prudence.
J’ai été tout aussi fascinée par les immenses raies qui partagent le même spot proche du canyon où passent les bateaux (le chenal). Elles étaient si grandes !!!! Et c’est tellement élégant comme animal ! Leur dard rappelle cependant à quel point elles peuvent être redoutables si on s’y frotte. Et lorsqu’elle nage sur le dos, on peut admirer sa bouche qui semble figée comme un sourire. Et les deux espèces se côtoient sans problème. Je précise juste que ce ne sont pas des raies Manta qu’on a vu mais une autre espèce.

Et voici le type de raie qui nous entourait
J’aurais pu rester dans l’eau toute une journée à les regarder nager tranquillement. Tout ce « vide » rempli d’eau, sans plantes, sans roches, juste le sable et les animaux, c’est apaisant. On est plusieurs fois allés dans le chenal bien plus profond, qui ressemble à une grosse fosse dont on voit pourtant bien le fond en raison de la clarté exceptionnelle de l’eau. La vue de Rémy sous moi flottant au dessus des requins, c’était comme irréel ! On ne s’en lassait pas ! Mais il a fallu remonter dans le kayak nous étions limité à une heure de location.
Whaou, quelle expérience de folie ! Je n’aurais jamais pensé nager avec les baleines, les dauphins et encore moins les raies et les requins ! Quel voyage !!!
Nous nous sommes séchés pour reprendre la route et terminé le tour de l’île pour nous rendre à Afareaitu où nous attendait nos hôtes. Il est vrai que la côte Ouest et Sud n’offrent rien d’autres que la vue sur le lagon, mais ça reste néanmoins très beau, surtout avec le soleil qui commençait à descendre sur l’océan. Ah quelle sensation que de sentir le vent sur mon visage et la vitesse tout en bénéficiant d’un paysage de rêve.
Nous avons atteint notre AirBnB, niché un peu dans le creux des montagnes, accueillis chaleureusement par nos hôtes. On a été reçus avec un collier de tiarés qui embaumait. Qu’est ce que j’adore cette tradition polynésienne ! Le bungalow étant légèrement sur les hauteurs, nous pouvions voir le lagon au loin. Il s’agissait d’un fare, une construction typique des îles recouverte d’un toit en niau, à l’intérieur très cosy (lit à baldaquin, salle de bain toute mignonne, fleurs fraichement cueillies partout) tout en restant local (murs recouverts de tressage et tissus).

Notre fare pour la nuit (avec un petit côté japonisant)

Ma place favorite

Vue de la fenêtre
Nous avions le bungalow que pour nous, avec une super terrasse qui comprenait même un hamac propice à la détente. Nous pensions nous doucher pour nous rincer puis repartir dans le Nord pour voir que coucher du soleil mais il était déjà trop tard… On s’est donc mis en tête de trouver un endroit où manger.
Sauf qu'à Moorea il n'y a pas grand chose... surtout dans le Sud, on a donc parcouru une bonne dizaine de kilomètres pour trouver une roulotte mais aucune ne servait du poisson. On s'est plutôt dirigés vers le ferry où on s'est arrêtés à une pizzéria qui faisait des repas délicieux pour une somme modeste (pizza pour monsieur et tartare de poisson cru pour moi).

Pratiquement seuls, à la lumière des lampions
J'ai tellement adoré faire du scooter de nuit, avec un ciel étoilé, la vue sur Tahiti telle une ville flottante au loin toute illuminée, et la tiédeur du soir ... Juste parfait ! Par contre, nous étions vraiment prudents en raison de bon nombre de gens marchant dans le noir au bord de la route ainsi que les crabes qui traversent dans l'obscurité.
La nuit s'annonçait douce, quelques aboiement de chiens dans le voisinage mais sinon tout était paisible.
La nuit aura été très pluvieuse et la journée s'annonçait orageuse malgré un brin de soleil vers 6h30. On a donc savouré le délicieux et copieux petit déjeuner composé de fruits frais préparés, de confitures et miel locales ainsi que de crêpes encore chaudes, sur la terrasse à la douceur du matin.

On a pratiquement tout fini (oh les gourmands)
Il a fallu se décider, allions nous rester sans savoir si le temps allait se gâter ou non, ou allions nous nous contenter de rentrer comme nous avions déjà fait visiter toute l'île ? Nous avons opté pour la deuxième solution et nous avons bien fait, car le temps s'est couvert très vite et il s'est mis à pleuvoir. Heureusement pour nous, le loueur de scooter a bien voulu nous rembourser la 2eme journée de location. Puis nous prenions le ferry de 9h pour rentrer sur Tahiti tout aussi grisâtre.

Ca se gâte !
Je suis restée sur le pont le temps de toute la traversée bien que l'océan était houleux (Rémy n'était pas très bien d'ailleurs). J'ai même eu l'occasion de voir des poissons volants !!! Nous n'avons pas regretté d'être rentrés plus tôt il a plu toute la journée, c'était même violent en fin d'après-midi. Et le deuxième jour était seulement destiné à aller à la plage. Mais je ne m'inquiète pas, on va avoir d'autres occasions de retourner à l'eau et ce très vite.
En tout ces Moorea est une île superbe et ça a été un réel plaisir que de la visiter en Vespa avec une météo idéale.
Nous partons à Bora bora vendredi prochain, et le pur des hasards a fait que nous allons y être pour la grande course de Hawai Nui Va'a qui est réputée dans tout le Fenua, ça promet d'être magnifique d'après ce qu'on m'a dit.
J'espère que cet article vous aura plus, je vous dis à très vite !
Je vous embrasse fort !
Nana
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