Bilan de nos 8 mois en Nouvelle Zélande
- Alaïs Pénasson
- 2 oct. 2016
- 24 min de lecture
Mes très chers !
Voici mon dernier post en provenance de la Nouvelle Zélande ! Triste oui, mais aussi très excitée de voir ce qui nous attend à Tahiti maintenant. A vrai dire ça sent la fin du voyage depuis notre retour dans l'île du Nord pour vendre notre van. Et une fois Noah vendu, on peut dire que c'était déjà le début de la fin...

Notre super porte clé dans le thème road trip
Mais pour le moment on ne va pas s’apitoyer sur notre sort bien au contraire, j'avais envie de partager avec vous notre bilan de ce fabuleux voyage qui va se présenter en 3 parties (ça sent le plan de dissertation, rire) :
1 / Une partie sur toutes ces choses que l'on a vécues et auxquelles on s'est habituées depuis que nous avons marché pour la première fois sur les terres néozélandaises.
2 / Notre bilan financier pour vous donner une idée (ok l'argent c'est tabou en France mais là on ne va pas se cacher, au contraire je trouve ça intéressant).
3 / Mon bilan et celui de Rémy sur le plan personnel : mes impressions, mes attentes
Alors, on s'y mets !?
[ Comment from Rémy : "J'espère que vous avez 20min devant vous pour lire cet article ! enfin non plutôt 1h" ]
1/ DEPUIS QUE NOUS SOMMES ICI :
- On n'a jamais autant marché ! Je serais incapable de vous dire combien de kilomètres nous avons parcourus bien que nous avions le podomètre sur le téléphone, mais en moyenne on était bien à minimum 5km/jour, en sachant qu'il y a eu des périodes comme dans les vignobles où on était à 2km/jour et d'autres comme en road trip où on atteignait 20km/jour !

L'une de nos plus grandes fiertés : fait en 5h40 au lieu de 10h
- Je n'ai jamais autant conduit ! Oui bilan de ces 8 mois en van, on aura vu défiler devant nous au minima 14 000km. Dire que je ne suis pas une accro de la conduite d'ordinaire, là j'avoue que je me suis surprise moi même. Même pour les longs trajets, je n'étais pas excédée de conduire, en plus la voiture était vraiment très agréable, en même temps c'était une automatique.
- Ce qui me fait enchainer sur le fait que là aussi, je me suis habituée à conduire avec une automatique et à gauche, eh oui ça parait bête mais ça a tout de même de l'importance. Pour tout vous dire il va falloir que je me réhabitue à la conduite à droite, j'ai totalement perdu les réflexes. Désormais prendre un rond point en France, ça va être casse tête ! Au niveau du code de la route c'était identique donc pas de soucis de ce côté là.
- On s'est habitués à voir des paysages spectaculaires à tous les virages et au quotidien. A se renouveler chaque jour, toujours plus beau que le jour précédent. Un ravissement pour les yeux ! A vrai dire on a traversé le désert comme les forêts tropicales, en passant par les monts enneigés et les plages sans fin... Cette diversités est incroyable ! Et chaque côte à son propre micro climat. C'était donc délectable, vous l'aurez constaté dans mes articles, on n'était jamais au bout de nos peines.
- La présence des animaux est devenue naturelle. Le nombre de fois où nous avons dû traverser des champs de moutons et de vaches lors des treks ou que l'on a été entourés d'oiseaux en tout genre (plus beaux les uns que les autres et excellents chanteurs), de wekas, de chevaux sauvages... Et j'en passe ! Un vrai arche de Noé. Je crois que là où on en aura vu le plus c'est à Eketahuna, avec les cerfs sauvages, les agneaux, les chiens...etc.

Pour accéder au point le plus bas de NZ, nous avons dû passer à travers champs
- Désormais, nous sommes devenus des accros du lever et du coucher de soleil, que ce soit à la montagne, en bord d'océan, dans les champs... Je ne comprends même pas comment en France, je n'ai jamais pris le temps d'observer ces deux phénomènes pourtant uniques, qui sont de toute beauté. C'est si anodin vous me direz, c'est quotidien mais dans un joli contexte ça change tout. Manger avec le coucher de soleil où au contraire prendre son café assis sur du bois flotté sur la plage lors du lever de soleil, c'est quand même le summum pour commencer ou terminer une journée. Je me promets d'y faire bien plus attention une fois de retour à la maison.
- Tout comme le fait d'observer les étoiles et de profiter de la pleine lune pour se promener. Il faut reconnaitre qu'en Nouvelle Zélande, même en ville, l'air est bien moins pollué et le ciel moins illuminé par les éclairages publics, du coup, on peut voir les étoiles comme nul part. Et je ne vous dis même pas en lieu isolé, c'est l'apothéose ! Quand on en arrive à voir les nuées et la galaxie, c'est juste unique ! Les plus beaux ciels étoilés que l'on ait pu voir sont apparus à Mont Cook et au lac Rotoiti.
- On est désormais habitués à dormir n'importe où. Par terre, sur un matelas à même le sol, dans un vrai lit, dans la voiture, sur un parking, en plein centre ville, en forêt perdus au milieu de nul part, sur la plage... On en aura fait des kilomètres supplémentaires pour atteindre les free camp qui ne courent pas les rues dans le pays. Bien souvent, on aura dû faire des détours de 20km pour les rejoindre. Certains plus accessibles que d'autres, avec le minimum vital (toilettes à fosse) ou au contraire le grand luxe (évier, toilette à chasse, wifi...). Mes spots favoris étant ceux près de l'océan, j'adore cette proximité avec l'eau depuis que nous sommes en NZ, c'est relaxant et apaisant je trouve, surtout avec la vue le matin.
A savoir qu'on aura dormi 70 nuits dans notre van !

Free camp à Ocean view près de Dunedin
- Ça me fait penser qu'on en aura faites des routes en gravier. Comme à Malte, on s'est souvent retrouvés à faire 10-20km jusqu'à 60km de routes en gravier pour atteindre certains endroits ou même de grands lieux touristiques ! Le genre de route qu'on n'oserait jamais prendre chez nous pensant que c'est une route pour les tracteurs ou pour les 4x4, non non messieurs dames ici c'est très courant et on y fait même plus attention. Le pire qu'on ait du faire je pense, c'est devoir traverser des passages à gué, avec des rivières bien remplies ou encore emprunter des routes de grosses roches avec des nids de poule partout. La voiture était loin d'être un 4x4, mais quelques fois on l'aurait dit. Elle a bien vécu la titine !
- En road trip on vivait avec le soleil, surtout cet hiver quand la nuit était déjà là à 17h30, ça nous est déjà arrivé d'être au lit à 19h ! A vrai dire, cuisiner à la lampe ou à la bougie ce n'est pas le plus évident. A l'inverse, restés dehors alors qu'il fait encore tiède jusqu'à 21h et qu'il y a encore un peu de clarté, c'est le top.

Lever de soleil sur le Marlborough Sounds
- J'imagine que dans l'esprit de beaucoup, on vient de passer 8 mois de "vacances". Je ne le vois pas comme ça à vrai dire. Oui forcément nous avons vu du pays, beaucoup même. Mais tous les matins, nous étions levés vers 6h30-7h (on n'a jamais fait la grasse matinée pour être franche), comme si nous mettions le réveil. Nous avons aussi travaillé que ce soit dans les vignobles ou en helpx, ce qui revient à notre rythme français.
- Mon plaisir, c'était les petits déjeuners un peu partout. Et spécialement sur la plage, de bon matin, quand il y a un petit vent frais, après une petite marche pour émerger.

Petit dejeuner à l'improviste un peu n'importe où
- Par ailleurs, on sera devenus des adeptes de la cuisine en voiture et des repas, assis sur les sièges ou sur le lit en tailleur, soit dans moins d'1m². Surtout quand il pleuvait, ventait ou faisait très froid. Toute une technique : ouverture du coffre en vitesse et préparation des ustensiles et couverts en deux deux. Puis gaz cooker sur le plancher du siège passager et moi penchée au dessus des casseroles. Au moins ça réchauffait le van, par contre, il y avait de la buée partout ! Bon pour être franche, c'était rudimentaire nos repas, que ce soit le midi ou le soir, on faisait du simple, n'ayant pas de quoi garder le frais, et du pas trop embêtant à cuisiner. Je crois que le plus élaboré que j'ai pu faire, c'était citrouille / lait de coco / lentille corail / curry. Ça vous en dit long !
- C'est par ailleurs pour maintes raisons que l'organisation de la voiture avait été minutieusement réfléchie. Chaque chose avait sa place, et s'emboitait parfaitement avec le reste pour perdre le moins d'espace possible et assurer un rangement efficace. On essayait au maximum de ne rien laisser à vue, le lit était tout le temps fait et dénudé de tout élément. Je savais tellement bien où était les choses, même dans les caisses d'alimentation, que je pouvais aller chercher, les épices, le déodorant ou une paire de chaussettes dans le noir ou les yeux fermés ! bref, je connaissais tous les recoins du van.
- A l'inverse, on a appris à faire face à l'imprévu. Et à trouver des solutions rapidement. On a suivi un rythme bien plus posé qu'en France, on vivait au jour le jour. A vrai dire, on se décidait la veille sur quelle allait être la direction à prendre pour le lendemain, les choses à voir sur le chemin ou dans la région. Et le J-J on décidait sur le moment si on y allait ou pas, si on commençait par telle chose et pas une autre, si on devait plutôt repousser ça à plus tard. On a appris l'improvisation, et depuis, de plus en plus, on fait au feeling comme on dit. C'est bien de planifier, j'ai toujours tout planifié, mais se laisser porter c'est encore mieux et généralement le hasard fait bien les choses. Bon mis à part pour les excursions où on réservait à l'avance, mais il nous est arrivé que les portes d'un camping soient fermées étant arrivés trop tard, qu'il fasse mauvais alors qu'on voulait absolument faire quelque chose, ou qu'un musée n'était pas ouvert car nous ne nous souvenions plus que c'était le weekend.

Journée grandiose à Milfort Sounds alors que la veille sur place il pleuvait des cordes
- Ça me permet d'enchainer sur le fait qu'on perdait très facilement la notion du temps. Le nombre de fois où on a du regarder sur nos portable quel jour nous étions bien que j'écris tous les jours dans mon carnet de bord, non non, on était très vite perdus. Et cette inconscience du temps, ça fait du bien. Comme si on était en grande vacance et que l'on se fiche complétement de savoir si on était lundi ou samedi.
- Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est cette sensation de liberté, de pouvoir profiter et de ne pas être dans le rush. D'avoir le temps. Le temps de visiter, le temps de trainer, le temps de s'attarder dans certain endroit ou au contraire de passer à autre chose... Pas de stress, juste notre rythme de croisière (en dehors des journées de travail je parle).
- On s'est aussi habitués à être dehors tout le temps même quand la météo n'est pas des meilleures, en même temps on n'allait pas rester confinés dans notre van à chaque fois qu'il pleuvait deux gouttes. On avait tout de même la solution librairie pour les mauvais jours. On en a tellement fait, qu'à croire que nous avions été sollicités pour contrôler la wifi des librairies publiques de tout le pays ! on les connait pratiquement toutes ! C'était aussi un moyen gratuit d'avoir internet.
- On a aussi fait un nombre incalculable de piscines publiques pour prendre la douche ! Hé oui, ça aussi, on a du faire face au "manque" d'hygiène régulièrement. Le pire qu'on ait fait, c'est 3 jours sans se doucher. Les lingettes pour bébé sont devenues nos meilleures copines dans ce domaine là. On a appris à se laver avec 2L d'eau, à l'eau froide, dans les rivières glaciales, avec un temps limité... bref, la douche c'était sportif ici ! C'était coiffage et épilation des sourcils au rétroviseur ou dans le reflet des vitres de la voiture. De même pour la vaisselle : on a fait à 99% la vaisselle à l'eau froide et généralement avec un saladier d'eau seulement, on a battu des record d'économie d'eau durant ce voyage je peux vous l'assurer ! Par la même occasion, on boit désormais l'eau de pluie, l'eau des rivières et celle des robinets publics, même plus peur !
- Là encore, on a des sacs monumentaux, remplis de 15 T-shirts et 10 pantalons. A quoi bon, on tournait avec 4 T-shirt max par semaine et 2 pantalons. Pour le prochain voyage, on ne se fera pas avoir sur ce point là, voyager léger c'est bien mieux ! Si on a utilisé 2/3 de nos sacs c'est un max ! Vous l'aurez remarqué sur les photos, on portait généralement les mêmes choses.
- J'ai aimé faire de nouvelles rencontres. Que ce soit des français rencontrés dans les campings ou les backpacks ou même les gens dans les magasins ou la rue qui t'abordent très facilement juste pour te parler de la pluie et du beau temps. Oui ces gens qui juste par curiosité vont venir te demander d'où tu viens, si tu aimes le pays, si tu as besoin d'aide... C'est très agréable, ça change de notre arrogance de français. Ces rencontres inattendues qui très rapidement permettent de tisser des liens d'amitié comme avec notre famille kiwi adorée, ou même Maureen qui nous a tellement bien reçus. Chaque rencontre nous a apportée son lot de sympathie, d’échanges, de joie... C'est ça l'effet social kiwi trip non ? (c'est là où je me dis que le nom du blog prend tout son sens).

Désormais nos amis : Michelle et Quinn
- En parlant de rencontre, on a eu nos premières expérience helpx ici. On aura été dans 5 familles différentes si on compte Michelle et Quinn. Sur les 5, on en aura eu 2 extraordinaires, 2 moyennes et 1 catastrophique dans le sens où ça ne collait pas du tout avec les gens et qu'ils abusaient du système. J'aime pourtant bien cette idée d'échanger, c'est l'essence même du principe mais il en faut toujours qui profite de la situation... et du coup ça n'a plus rien d'un échange quand on se sent obligé de faire les choses, de devoir discuter comme on peut pour ne pas rester silencieux, de ne pas trainer dans les pièces communes pour ne pas avoir à croiser les hôtes... bref c'est un calvaire pas possible, on n'a qu'une envie, partir le plus vite possible. Fort heureusement il y a toujours des gens biens, qui prennent le temps de discuter, de s’intéresser, de faire découvrir et partager, de donner, d'être des hôtes d'exception quoi, comme si on était chez nous. Ça c'est vraiment extra, à l'inverse.
Du coup, je resterais assez mitigée concernant le helpx... mais c'était une bonne chose d'essayée.

Maureen la joyeuse
- On se sera ainsi habitués à changer d'environnement très souvent et à s'acclimater vite. Qu'importe l'endroit ou les personnes, on est désormais de vrais caméléons. On a tellement bougé ! Tous les jours nous dormions dans un endroit différent, on ne se douchait jamais au même endroit, pour la cuisine rien ne se ressemblait...bref on est adaptables ! On est devenus des Sans Domicile Fixe en quelque sorte.
- Du coup le manque de confort nous a permis d'apprécier encore plus les petites choses toutes simples, si communes qu'on en oublie même à quel point elles sont pourtant si agréables : avoir un toit, dormir dans un vrai lit, prendre une douche chaude, pouvoir se réchauffer près du feu... ça parait futile mais je vous jure que lorsqu'il fait très froid et que tu ne trouves aucun moyen de te réchauffer, tu rêves d'être au coin du feu. Ou quand il pleut des cordes et que ça vente comme jamais dehors et que tu as seulement la carrosserie de la voiture pour te protéger, tu ne souhaites qu'une seule chose, être dans une vraie maison.

Apprécier avoir un "chez soi" même temporaire
- On en vient à revenir au basique. Certaines choses ne valent plus la peine que l'on se prenne la tête ou qu'on dépense tant d'énergie pour rien. C'est un retour à l'essentiel.
- On aura été immergés dans une toute autre culture pendant presque un an. Bon ça va encore, comme on a très souvent retrouvé le côté européen ou américain qui font qu'on n'était pas totalement désorientés. En revanche, on aura découvert la culture kiwi avec tout son côté spirituel et ses traditions. Au quotidien, car beaucoup d'aménagements publics y font référence ou beaucoup de lieux touristiques ont une signification pour les maoris ou sinon dans nos familles d'accueil à travers des moments privilégiés comme la visite d'une marae et le hangi à Eketahuna ou le tressage de flax à Golden Bay. Je les remercie tellement pour nous avoir invités à entrer dans cette culture autre que par les attractions touristiques.

Sculptures sur les colonnes de la marae que nous avons visitée
- On aura d'ailleurs testé les produits locaux comme les feijoas, les tamarillos, le cerfs sauvage, l'agneau de Nouvelle Zélande si réputé, la langoustine, les moules vertes, les golden kumaras ...
- On aura fait des choses qu'on n'aurait pas nécessairement faites ou osées faire en France comme : le saut en parachute, mon tatouage, le road trip tout simplement ! C'est ça aussi le fait d'être à l'étranger on se dit que c'est l'occasion d'essayer surtout à l'autre bout du monde, on s'est souvent répété "C'est le moment ou jamais".
- Enfin, on aura changé physiquement. Oui 8 mois en van, avec des pauses fixes d'un mois par ci et par là, ça aura eu des conséquences. On a perdu du poids tous les deux, bon rien d'immensément flagrant mais c'est notable. Depuis que je me suis mise au yoga j'ai gagné en force et en maintien. On a les cheveux qui ont poussé et encore poussé ! Je suis partie les cheveux courts à la garçonne et voilà que maintenant je peux me faire des tresses et un chignon ! Pour Rémy c'est autre chose, heureusement que je lui ai coupée sa tignasse (parce que c'est une tignasse vue l'épaisseur) 3 fois sinon il aurait fini avec les cheveux de John Snow ! (rire, je vous laisse imaginer).

En arrivant

Il y a quelques semaines
Voilà pour ce premier bilan, il y aurait encore tellement de choses que je pourrais ajouter mais là il faudrait carrément que je publie un livre pour en faire toute la liste complète et encore !
Passons maintenant à la suite ...
2/ BILAN FINANCIER :
Alors avant toutes choses, je tiens à dire que ce bilan est là à titre démonstratif. Ça pourra peut être en froisser ou choquer certain que je divulgue aussi facilement nos dépenses ici mais je considère que c'est un point essentiel. On n'avait pas non plus budget illimité, il a fallu faire des choix et se modérer aussi. En effet ça permet d'avoir un aperçu du coup de la vie sur place et vous allez vous rendre compte que vivre à l'étranger dans les conditions où nous avons vécu, reviendrait à dépenser moins qu'en France !
Depuis notre atterrissage à Auckland, j'ai tout minutieusement noté, chaque dépense a été répertoriée et inscrite dans mon carnet de voyage afin d'établir ce bilan en fin de voyage. Le montant final est juste à 20€ près je dirais, j'ai essayé d'être le plus rigoureuse possible mais on ne sait jamais.
J'ai classé toutes nos dépenses en 8 familles :
- TRANSPORT : ferry, bus, navette
- ALIMENTATION : courses en générales
- VOITURE : pas le prix d'achat mais seulement les réparations, l'huile de moteur, les contrôles techniques...
- ESSENCE
- CAMPING / LOGEMENT : ça comprend aussi nos nuits en backpack
- HYGIÈNE : les douches et les lessives
- LOISIR : les excursions comme la croisière, le ski, la visite des grottes
- EXTRA : restaurants, café, fast food, poste, équipement, formation dans les vignobles, vêtements, souvenirs...
- COMMUNICATION : forfait téléphone

Pour résumer mes notes du dessus :
On aura dépensé en total 12 600.5 $. A l'inverse on aura eu 3 395 $ de recettes au travers de notre travail dans les vignoble. Ainsi donc pour avoir la dépense totale sur place, je soustrais les recettes aux dépenses et j'obtiens 9 205.5 $.
Mais comme cela s'est débité en euros sur nos comptes, on convertit le montant en dollar kiwi en euro d'où la somme totale et exacte de 5 753 €
Ainsi donc nos 8 mois en Nouvelle Zélande nous sont revenus à pratiquement 2 876,5 € chacun (si on coupe la poire en deux), ce qui n'est pas exorbitant en soi !
Et pour mieux comprendre la répartition de ces dépenses, je vous ai fait un petit diagramme rapidement pour mieux visualiser tout ça (on retrouve bien la fille de comptable, rire, mais je ne suis pas aussi douée).

Ainsi donc, le poste de dépense majeur aura été l'alimentation (en bons français que nous sommes !), puis l'essence et enfin les extras. On ne sera pas lâchés ni serrés la ceinture pour autant. On sera restés modérés.
Je m'excuse si j'ai donné mal à la tête à certain avec ce petit cours d'économie rapido, mais voici en gros ce que nous aura réellement coûté la vie sur place. Seule remarque, tout ceci ne comprend pas l'assurance expatrié à laquelle on a souscrit ni nos billets d'avion tour du monde.
3/ BILAN PERSONNEL :
Le voici, le voilà, le fameux bilan de fin de séjour, la synthèse de ces huit mois, ce qu'on en a tiré, appris et constaté. J'avoue que ça m'a pris du temps à écrire (beaucoup de temps !) car il faut prendre beaucoup de recul sur ce qu'on a vécu et ne pas seulement dire que c'était extraordinaire car ça l'était, mais plutôt chercher ce que tout ça nous aura apportés (ou non).
[ REMY ]

" Bon à mon tour de m’exprimer (vous savez que j’adore ça). Du coup comme je ne suis pas doué pour écrire une dissertation ou quoique ce soit d’autre, je vais donc me poser quelques questions...
Etais-je angoissé à l’idée de partir ?
Aucunement, enfin si bien sûr la veille du départ je me disais « j’ai tout pris ? il me manque quelque chose ? oui, non, oui, non »
A part ça non, qu’est ce qui pouvait nous arriver ? On n’était pas les premiers ni les derniers à partir en road trip donc pas de soucis à se faire.
La chose qui m’a le plus étonné ?
Je dirais la diversité des paysages. A chaque jour, à chaque virage, à chaque rando, à chaque moment on est de plus en plus étonnés et c’est quelque peu magique dans un sens. On se dit « ok là c’était vraiment beau, le plus beau que l’on ait fait » mais le lendemain le paysage est encore plus exceptionnel, quand on passe des montagnes enneigées à plus de 3500m et 30 min après on arrive sur une immense plage de sable blanc désertique, c’est fou.
Les couleurs des eaux que l’on a pu voir aussi, juste incroyable les bleus turquoises des rivières de montagne que l’on retrouve aussi parfois en bord de littoral, parfois même l’eau n’avait pas de couleur, juste translucide « euh y a de l’eau là ou c’est à sec ? non non y a de l’eau ».
Et les innombrables forets que l’on a visitées, allant de la foret la plus tropical qui soit avec des bananiers, des palmiers et des lianes partout, jusqu'à des forets de Pin Rouge, des forets de fougères ainsi des que étendues de végétation rase.
On a également traversé des déserts, des genres de savanes, des plaines vertes avec des moutons à perte de vue et des forets tropicales comme je vous le disais, tout cela en seulement quelques kilomètres.
Comment était la vie en road trip ?
Fun ! C’est la liberté avant tout, on fait ce qu’on veut, quand on veut, où on veut sans rendre de compte à personne. Et au final on se rend compte qu’on n’a pas besoin de grand-chose pour vivre correctement.
Mon ressenti sur la culture Maori ?
C’est fou ils marchent tout le temps pieds nus et ils ont tous des tatouages partout #Stéréotypes
Sinon c’est un peu comme en France et partout dans le monde, certain sont très accueillants, ils viennent te parler du beau temps, de ce qu’on fait en Nouvelle-Zélande, d’où on vient etc… et parfois à l’inverse on nous regarde un peu bizarre du genre « qu’est tu fiches là toi ? Tu t’es perdu ? »
Leur culture ou leur « religion », si je devais les comparer, je dirais que çaa se rapproche un peu du bouddhisme, dans le sens où c’est un mode de vie, une manière de penser et d’agir en interaction avec la nature. Très intéressant.
Qu’est ce qui m’a le plus manqué ?
Le fromage et les Tortelles de mamie tout simplement. Désolé la famille ^^, forcement tu y penses de temps en temps, mais ce qu’on a vécu ici chaque jour c’est différent et tellement fort que tu en oublies un peu le reste mais pas les Tortelles !
Une région coup de cœur ?
Après avoir parcouru plus de 14 000 km à travers le pays des kiwis, vu des paysages de plus en plus époustouflants au fil des journées, mon choix se porterait sur la région du Coromandel. Une région sous forme de péninsule à l’Ouest de l’île du Nord, juste magnifique, la route qui longe l’océan turquoise pendant 60km sur une route en gravier, avec de l’autre coté des vallons et des montagnes verdoyantes. En plus de cela on a fait une marche dans les collines et en bord de falaise avec au bout une vue imprenable sur toute la péninsule et l’océan, juste wouaw !
Que dire de plus, c’est un coup de cœur quoi.
Quelle rencontre t’a marquée le plus ?
La rencontre avec le cheval qui a failli nous tuer ça compte ?
Sinon celle qui m’a le plus marquée je pense, c’est Michelle et Quinn et leur 2 adorables petites filles. On a fait des trucs extraordinaires avec eux et autours de chez eux, tondre les moutons, les déplacer d’un champ à un autre avec l’aide des chiens sur le quad, les aider à peaufiner le jardin du backpack ect … et en plus de ça ils étaient gentils comme personne. Merci à eux pour ces moments inoubliables.
Est-ce que je me sens capable de faire un autre voyage dans le même genre ?
Tout à fait Thierry, le temps de rebondir et c’est reparti. Repartir en mode « Road trip » je dirais que ce n’est pas évident partout dans le monde mais je pense que faire un tour de l’Europe ou de l’Asie c’est largement faisable !
Mon niveau d’anglais à l’heure d’aujourd’hui ?
Du coup en cette fin de séjour en pays anglo-saxon, il est indéniable que j’ai progressé au niveau anglais, encore heureux en partant de zéro. Je dirais que je comprends 95% des conversations que l’on peut avoir et que j’arrive à parler et répondre très basiquement, en général je sais me faire comprendre quand je demande quelque chose.
Ai-je des regrets ?
La pêche oui, je n’ai pas pu pêcher à ma convenance, on est arrivés trop tard et partis) trop tôt pour profiter de la saison de pêche ici en Nouvelle-Zélande. Le pire c’est quand on roulait le long des rivières incroyables ou même qu’on campait au bord d’une rivière … triste
Qu’est ce que ce voyage m’a apporté ?
Ce trip m’a permis de savoir vivre simplement avec pas grand-chose, une douche tout les 2 voir 3 jours parfois, manger simplement, pas se prendre la tête sur ce qu’on fait ou non dans la journée et surtout savoir profiter de chaque instant, tous plus magique les uns que les autres.
Qu’est ce que j’ai appris sur moi ?
En étant 24h/24h et 7j/7j avec Alaïs, j’ai appris à encore plus la supporter ! Mon dieu que c’était dur ! (rire)
Suis-je satisfait de ce voyage ?
Après 8 mois de voyage en N-Z je pense que je peux dire oui, sinon je serais rentré en France.
Vous avez surement lu quelques articles du blog et vu quelques photos (sinon vous ne seriez pas là), du coup en ayant vu et vécu tout cela, comment voulez vous que je ne sois pas satisfait ?
Un conseil pour des futurs travellers ?
Donc un petit conseil pas piqué des hannetons, ne réfléchissez pas, foncez ! C’est comme ça qu’on avance et qu’on découvre des choses fabuleuses. Le feeling c’est la base.
Pour résumer notre voyage en 3 mots : Plaisir, Beauté, Liberté "
[ ALAIS ]
Article confession, je me lâche !

Bibou actuelle
"J'aimerais débuter mon bilan par cette photo. Ok elle n'est pas top question qualité mais, elle démontre tout mon enthousiasme et résume mes envies avant notre grand départ en février de cette année. J'avais acheté une carte IGN (que j'ai encore sur moi au moment où j'écris, ma relique) afin d'y inscrire tous les endroits où j'espérais aller. Après moult recherches, après-midi passés en ligne sur les blogs de voyages, les plateformes d'échanges et compagnie... cela devait être notre fil conducteur du voyage.

Premières idées et premiers post it (photo d'archive)

La dite carte en question, que j'ai bien remplie avant notre départ
Aucun planning de prévu ou échéancier, juste des lieux à visiter. Je voulais être le plus libre possible. A trop prévoir, on se gâche la surprise. A vrai dire Rémy n'a jamais voulu faire de recherches ni même se pencher sur la question, il ne voulait pas être spoilé. Pour le coup, il a tout découvert avec surprise. Mais même moi qui avait déjà vu des photos et lu des commentaires, j'aurais tout autant été ébahie par nos visites.
Et après mille paperasse, emails, préparations, prises de tête, rêveries, vidéos visionnées pour savoir comment faire son sac, listes gribouillées, recherches, contacts, kilomètres parcourus, au revoir, calins... on prenait l'avion !
Mes derniers mois à Paris, je les ai passés à rêvasser au boulot, à imaginer comment ça serait, à espérer, à m'organiser... je ne vivais plus que pour ce projet, notre projet ! J'avais qu'une envie y être déjà.
Et après tant de mois, on en est arrivés là !

Notre carte interactive de la Nouvelle Zélande, bien remplie !
J'ai envie de dire que je suis fière de moi, oui parce que je le suis. Cette infime idée que j'avais de partir, j'ai tout d'abord dû la communiquer à Rémy, puis il a fallu rassurer nos parents, forcément, c'est inquiétant : stopper notre insertion professionnelle récente, partir à l'autre bout du monde, s'assurer d'avoir un minimum d'économie, tenir un an sans voir sa famille, montrer sa détermination et son investissement, prouver qu'on est prêt à vivre ça... Que de chemin parcouru, pour ensuite voir cette idée germée et enfin éclore ! C'est magique !
Je ne regrette absolument pas toute l'énergie que j'ai du y investir, c'est même moteur ! surtout quand on voit le résultat.
Un voyage inoubliable ! Je ne veux pas dire que c'est LE voyage de ma vie, car j'espère qu'il y en aura un autre, puis un autre et encore un autre... mais la Nouvelle Zélande sera et restera mon premier grand voyage ! Trois petites déceptions juste : on n'aura pas vu de haka traditionnel, ni de kiwis (l'oiseau rare) et je n'aurais pas tenté le parapente, mais en comparaison de tout ce qu'on a fait en contre partie, c'est vraiment minime minime !
Je l’attendais tellement ce voyage, ça me prenais aux tripes vraiment ! Et cette différence entre mes attentes et la réalité. Rémy me disait de redescendre de mon nuage au risque d'être déçue et de me faire de fausses idées, mais en réalité, ça a été tellement plus beau et plus fort que ce que j'avais espéré ! Même mes angoisses et mes craintes se sont dissipées une fois le voyage débuté : je me demandais comment on allait faire pour les douches ? si on allait trouver une voiture ? allions nous avoir assez d'argent de coté ? pourrait-on trouver du travail ? et les jours de pluie ? et si je ne comprends rien coté administratif ... patati et patata. La réalité aura été plus simple et moins prise de tête heureusement.
Quel bonheur donc, autant de craintes pour rien en définitif ! En grosse stressée et angoissée que je suis, ce voyage m'a fait tellement de bien ! Je relativise tellement plus désormais ! J'apprends à moins prévoir, à moins me poser de question et à me laisser aller.
Parlons de changement d'ailleurs :
J'ai changé, c'est indéniable ... le voyage ça fait grandir, ça fait vivre des choses extraordinaires, ça rend encore plus curieux, ça stimule l'esprit... Il n'y a pas à dire c'est une expérience unique ! J'ai changé positivement, enfin j'espère (sourire).
Pour commencer, je suis différente, plus curieuse que jamais, avide de découvrir, de partager et pleine de vie, je suis moins négative et prends les problèmes plutôt comme des challenges à relever.
J'ai encore plus envie de voyager et partir (c'est un fait je suis une pile électrique !), je pense déjà à un futur voyage (ahah reste encore à savoir où ... mais je ne m'inquiète pas j'ai mille destinations en tête !). C'est le virus contagieux du voyage, une fois attrapé, c'est foutu on ne tient plus en place !
J'ai désormais des priorités différentes de celles que j'avais auparavant. Je sais à peu près où je veux aller, du moins j'ai des idées, je sais ce que je ne veux pas, c'est déjà ça ! Après 8 mois d'imprévus, d’émerveillement quotidien, et de rêve éveillé, j'appréhende le retour "à la normal". J'entends par là, la vie quotidienne et tout ce qu'elle englobe... Il n'y a aucune critique dans ce qui va suivre, c'est juste que j'aspire à une vie différente (c'est un peu prétentieux de ma part je sais) du train train quotidien, métro / boulot / dodo, maintenant que j'ai gouté à la liberté, j'ai la trouille de me maintenir au schéma d'une vie commune... La vie est trop courte pour qu'elle soit ennuyeuse non !?
Du coup, je veux me lancer dans quelque chose de différent, oui car ici je me suis découverte cette faculté d'oser plus ou du moins essayer. Au pire quoi !? Ça ne marche pas, tant pis, on ne va pas en mourir ! On fait autre chose, ou essaye autre chose. J'ai donc moins peur d'entreprendre et de suivre mes envies. C'est désormais mon mantra : "all things are possible to those who believe" (tout est possible pour ceux qui y croit). Je sais que ça ne parait être que des mots mais non désormais, je vais l'appliquer au quotidien.
D'où l'envie suivante : autant que je le dise "officiellement" car je cogite depuis pas mal de temps déjà, bien avant de partir... j'envisage sérieusement la reconversion professionnelle. Alors oui ce n'est pas pour le peu que j'ai travaillé mais tout de même j'ai un Bac +3 en paysage, donc déjà trois ans d'études supérieures en poche. J'ai toujours dit que je rêverais d'ouvrir un salon de thé, un endroit sympathique pour apprécier des pâtisseries (vous connaissez mon amour pour le sucré) et une boisson chaude, se détendre, lire, être dans un environnement serein et agréable.
Cette idée, telle une petite graine encore fois, ne cesse de grandir et je compte bien la faire fleurir !
Ainsi donc, de retour en France, je balaye tout et je me mets en quête d'une formation type CAP pâtisserie. Voilà, c'est dit, et en tête de mule que je suis, je compte bien y arriver !
Et deuxième gros projet que nous avons en tête : maintenant que nous avons découvert la vie en road trip, on ne va plus s'en passer ! Donc, on aurait envie d'acheter un van et de l'aménager à notre guise. On a déjà des idées de modèles comme un Toyota Hiace, parfait en terme de gabarit :

Les modèles récents ressemblent à ça mais on opterait pour plus ancien (image internet)

Il y a assez de place pour mettre un matelas et un "coin cuisine" (image internet)
Ayant vécu dans notre Noah, on sait ce qui est indispensable à avoir ou non : un lit, de la vaisselle, un coin gaz, un petit frigo, beaucoup de rangements, une batterie et un point d'eau. En gros c'est le minimum, en sachant qu'il ne faut pas charger de trop le van.
On a déjà commencé à esquisser nos idées d'aménagement. J'en ai tellement ça foisonne dans mon cerveau en ébullition !!! En plus, on a tous les deux des papas bricoleurs, ça va être top !

Une idée, un papier, un crayon et la naissance d'un projet
Juste avant de conclure cet article, je tiens à dire que ce merveilleux voyage n'est pas une chance (en fait si mais), c'est un choix. Une décision que nous avons prise Rémy et moi. On l'a voulu. Ça sous entend, être loin de ses proches et amis durant un an, de rater pleins de bons moments en leur compagnie et de mettre en stand by son avenir professionnel. Mais je ne regrette rien, absolument pas. Cela aura été une expérience extraordinaire avec que du bon à retenir. Je suis très contente d'être restée en contact très régulier avec vous, ça nous a permis de vivre un petit peu (à distance) avec vous et d'avoir de vos nouvelles. Loin géographiquement mais pas loin du cœur, ça c'est certain."
Ainsi donc mesdames et messieurs s'achève ce dernier article en provenance de la Nouvelle Zélande. Nous vivons nos derniers moments ici, dans ce pays incroyable, que je recommande chaleureusement à quiconque souhaite se lancer dans un voyage de courte ou longue durée.
Je ne sais pas comment ça sera à Tahiti, si nous aurons internet ou non, mais j'espère bien vous écrire durant les 4 mois à venir.
Mes chéris, je vous embrasse super fort ! Portez vous bien surtout !
Cheers !
P.S : Allez voir les dernières photos du séjour dans la galerie !
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