Direction la côte Ouest : Westport / Arthur’s Pass

Réveil tout en douceur malgré une nuit agitée pour ma part…

Après une préparation sommaire, nous sommes retournés à la grande plage de Tahunanui que j’adore à la sortie de la ville.

On a vu le jour se lever tout en mangeant notre bol de muesli. Ca promettait d’être une superbe journée ! J’ai marché le long de l’eau, ma tasse de café à la main (j’aime tellement ces moments là au petit matin !) pour regarder les chaines de montagnes au loin toutes nettes avec ce beau ciel bleu. L’océan faisait comme un miroir.

Il devait être 10h quand on a officiellement quitté le Nord en direction de la côte Ouest. La route prévoyait d’être longue…200km minimum en pratiquement 4h, vous imaginez le parcours !

On a fait quelques arrêts lookout dans les montagnes pour voir les gorges de Buller qui sont assez imposantes c’est surtout la largeur des rivières de montagnes qui nous sidère, ça prend toute la vallée pratiquement !

Un des lookout sur la route, c'est tout blanc !!!

On a pique niqué au départ de la Old Gost Road (longue piste de plusieurs jours dans les montagnes), au soleil pensant manger tranquillement Mais voilà qu’un fléau nous a pris de court : le retour des sandflies en force Et là ça ne rigole pas (ce ne sont que les femelles qui piquent apparemment) J’en avais par vingtaines sur moi ! même dans les cheveux, c’est juste atroce ! Pire que le moustique même ! Ca nous oblige à avoir tout le temps les chevilles couvertes sinon gare aux piqures et aux longues minutes de démangeaison sans fin Du coup, on a l’air de plouc avec nos pantalons un peu court et nos chaussettes hautes Mais il faut savoir ce qu’on veut : le style fashion ou les chevilles d’éléphant !? J’ai été piquée partout et depuis ça ne cesse de me démanger et les marques de piqures ne partent pas ! Atroce je vous dis…

On a continué la route…toujours plus longue et quelque peu fatigante à la fin… mais nous étions arrivés à Westport enfin ! La côte Ouest !

Mais grosse déception, ça m’a rappelée New Plymouth, ce mauvais pressentiment, cette ville triste héritière d’un passé minier, qui ne respire pas la joie…ok…

On est tout de même allés à la plage, une très longue plage toute pleine de galets qui était battue par le vent et les vagues. Je me suis tout de même installée là au soleil pour faire mon yoga. C’est toujours difficile de savoir qu’il y a des paires d’yeux qui se posent sur moi, mais j’essaye de faire comme si de rien n’était.

Un petit détour à la librairie car nous voulions regarder les prévisions météo. Nous prévoyions de nous rendre dans les montagnes le lendemain, alors autant se parer à toute éventualité. Apparemment ca restait correct sans être la folie pour les deux jours à venir. Bon, on verra bien…

On a ensuite chercher où dormir. On s’est rendus à une taverne en bord d’autoroute qui propose pour 8$/p (5$ le stationnement et 3$ la douche) de passer la nuit sur son parking. Euh j’avoue que lorsque j’ai poussé la porte de la taverne pour demander des renseignements je me suis demandée ce que je fichais là sérieusement, avec les vieux du coin qui sont accoudés au comptoir et qui se tournent tous dans ta direction le regard inquisiteur…

Mais le propriétaire, un grand moustachu m’a vite rassurée et invitée gentiment à venir dans la taverne si nous voulions internet et charger nos ordinateurs. Parfait !

On a mangé avant que la nuit ne tombe, heureusement de jour en jour, ça recule, désormais il fait vraiment nuit à 18h30 du genre. Puis une bonne douche chaude juste avant de s’endormir. Quel bonheur ! On opte désormais pour un ½, c'est-à-dire une douche tous les deux jours. Oui je sais, c’est curieux mais on fait comme on peut vu le tarif de certains établissements juste pour 5min d’eau chaude ! En tout cas ça a fait beaucoup de bien de se sentir propre, les cheveux soyeux et le visage frais.

Et hop, sous la couette, quelques recherches pour savoir où nous allions le lendemain et extinction des feux, avec une lune qui commençait à s’arrondir.

Le lendemain, mercredi 17 donc, après une nuit très fraiche, on a levé le camp assez tôt pour aller déjeuner à Cap Foulwind, à une petite vingtaine de kilomètres de là. Une longue journée de route nous attendait.

La première chose qui nous a frappée en arrivant dans la baie c’est la hauteur des vagues et la force de l’eau. C’était bluffant ! même à St Jean de Luz ou Biarritz j’en ai jamais vu des si puissantes. Elles étaient presque intimidantes.

Ca vous donne déjà une idée

On s’est garés devant l’océan pour déjeuner, c’est toujours plaisant d’assister au lever du jour avec son café à la main. On a eu la visite de quelques wekas d’ailleurs, ils sont amusants, ça ressemblerait presque à des faisans sans queue.

Les montagnes commençaient à apparaitre au loin

La colonie de phoques se trouvait sous le belvédère

Le soleil a fait une percée entre les nuages et nous a tenu compagnie le temps de notre marche le long de l’océan. Il y avait une petite marche qui longeait le cap jusqu’à une colonie de phoques qui jonchait sur les rochers face à la l’incroyable force des vagues. C’est toujours aussi plaisant à regarder, surtout les tous petits. On est chanceux de pouvoir les observer dans leur état naturel.

Vue sur la baie où on a déjeuné

Et oui mes chers nous sommes à 18 865 km de la maison !!

Un jour où je n'aurais pas pris le bateau

De retour de la marche, on a rangé le van, nettoyé et surtout sorti la grosse couette pour la nuit à venir car nous prévoyions de passer la nuit au milieu des montagnes à Arthur’s Pass.

Mais avant cela, il nous a fallu traverser le fabuleux parc de Paparoa qui dépaysage totalement. On se croirait dans le film Jurassic Parc ou carrément sur une toute autre planète ! Surtout avec cette fine brume grise qui nous a suivis tout le long de la côté.

C'est 50 nuances de grey là

Très particulière cette atmosphère...

Longer l’océan dans de telle condition semble presque irréel, on a eu de ces points de vue sur les kilomètres et les kilomètres de plages noires désertiques battues par les vagues monstrueuses et les roches impressionnantes qui trônent proches du littoral.

Une grotte au bord de la route, regardez la couleur de l'eau !

Alors je n'ai pas raison, le petit côté Jurassic park ?

Végétation très très dense, composée essentiellement de flax natives

Sur le chemin nous avons fait un arrêt proche d’une grotte, histoire de, mais le plus beau aura été notre promenade à Pancake Rocks and Blowholes.

Les formations rocheuses nommées Pancake Rocks

Qui veut plonger !?

Il s’agit de formations rocheuses, tel des immenses mille feuilles, qui sont composées de centaines de fines strates et qui battues par l’océan, créent des étranges amas de roches avec des cavités où l’eau s’insinue. On a assisté à des remontées d’eau impressionnantes dans les cavités, comme dans des cheminées, qui ensuite surprennent les touristes qui finissent totalement trempés.

On ne dirait pas mais ces roches sont gigantesques !

Un très bel endroit qui démontre encore la grande diversité des paysages de ce magnifique pays.

On a continué à longer la côté mais avec le soleil cette fois ci, on avait même trop chaud quand on s’est arrêtés manger le midi, juste avant Greymouth, en bord d’océan. Là encore, cette ville côtière est loin d’être belle mais qu’importe nous y sommes restés juste le temps de faire le plein et de repartir. Après vérification de l’état des routes, 90km de montagne nous attendaient pour rejoindre Arthur’s Pass.

Je pensais que ça aurait été 90km d’ascension et de tournants mais que nenni ! Il s’avère que la route traversait uniquement une énorme vallée extrêmement plate, et seuls les cinq derniers kilomètres ont un peu grimpé, donc franchement j’ai pu m’estimer heureuse ! En plus, la chance était de notre côté (encore une fois), le ciel était tout bleu et le soleil au rendez-vous pour nous permettre d’admirer les magnifiques chaines montagneuses qui nous entouraient. Je reste toujours impressionnée par ces fameuses montagnes car on passe de plat à un mur de roche d’une traite, il n’y a pas de progression.

Les genets sont en fleur en ce moment en plus

En plus, on a pu voir le Tranzalpine sur le chemin, car la voie de chemin de fer longe aussi la route. Voyager en train doit être une expérience unique ici, avec tous ces paysages divers et variés !

L’arrivée juste avant le village en met déjà plein les yeux : de la neige à foison sur les montagnes !!!

On a eu notre premier contact avec la neige néozélandaise en faisant une petite marche de 10min d’un parcours nature. Les chaussures trempées d’office ! A vrai dire, Rémy qui n’a que des baskets ne pouvait pas faire autrement.

On est ensuite descendus au village pour faire la marche d’une petite heure qui mène aux Punchbowl Falls. C’était mignon, marcher au milieu de la forêt avec la lumière de fin d’après-midi sur les montagnes blanches. On a atteint plus rapidement que prévu la chute d’eau, haute de 131m, ça donne quand même ! Très agréable comme endroit et paisible aussi (bon quelques sandflies tout de même malgré le froid !).

Il était à peine 17h quand nous avons rejoint le free camperground à quelques kilomètres du village. Il faut reconnaitre, qu’on en a fait des aire de stationnement pour la nuit, mais celui là était vraiment bien : un énorme terrain qui offrait un panorama magnifique sur les sommets. J’ai fait quelques étirements face à ce joli décor, mais c’était assez dur avec deux couches de pull, une écharpe et des chaussettes !

Vue depuis notre emplacement

Yoga devant ce beau paysage

On s’est mis en quête de faire un feu pour la soirée, nous étions à l’orée d’un bois, donc assez facile de trouver du bois. C’est Rémy qui a supervisé toute cette partie tandis que je préparais le repas. A vrai dire, ce cher jeune homme a fondu ! Il est tout perdu dans son pantalon !!! Il n’est pas rachitique tout de même mais amaigri. A vrai dire moi aussi j’ai perdu du poids, c’est l’effet roadtrip comme toujours.

En début de soirée

On a eu le droit à une soirée magique : coucher de soleil sur les sommets, pleine lune et feu de camp ! Vraiment grandiose ! La lune éclairait tellement qu’on se serait cru en plein jour, on a donc pu admirer tout le paysage alentour, les pieds au coin du feu.