Farewell Spit : ou la péninsule sauvage
- Alaïs Pénasson
- 9 août 2016
- 7 min de lecture
Hello la compagnie !
Un troisième post en 3 jours, un record ! Il ne se passe pas un jour sans qu’il nous arrive plein de jolies choses ou que l’on découvre des endroits exceptionnels.
Ce dimanche en a encore été la preuve.
Réveillés à 8h, pour partager le petit déjeuner avec Maureen qui partait à l’église (apparemment notre hôte est pratiquante et fait le bénédicité avant le repas, ça nous a un peu pris de court la première fois j’’avoue). On est devenus des adeptes du porridge écossais : de l’avoine cuit dans du lait avec des raisins secs, auquel on ajoute du sucre, de la compote, des fruits et des épices si on veut. C’est bon et ça tient au corps.
On a quitté la maison vers 9h20, direction la pointe de la péninsule.

Nous habitons à l'étoile violette
Les étoiles marrons correspondent à ce que nous avons fait durant la matinée
Ce n’est franchement pas très loin, à peine 15min pour s’y rendre. Nous avons longé l’océan durant toute la route. La journée s’annonçait merveilleusement belle. Nous étions sans le savoir à marée basse avant de s’en rendre de compte sur la plage de Farewell Spit.

Les montagnes enneigées du Parc d'Abel Tasman depuis la plage

Il s’agit d’une immense plage qui s’étend sur des kilomètres et des kilomètres. Mais seuls les 3-4 premiers kilomètres sont accessibles à pieds car ensuite c’est une réserve protégée. En effet, on comprend pourquoi dès les premiers pas sur le sable : il y a des oiseaux absolument partout ! Des mouettes, des huitriers, des cormorans, des oiseaux marins que je ne connaissais pas et même…des cygnes noirs ! Oui je vous assure, partout sur l’eau. Moi qui croyais qu’on ne trouvait des cygnes que dans les étangs et les lacs, je m’étais royalement plantée.


Les vas et viens de l’eau forment des ondulations en relief sur le sable, je trouve ça vraiment très beau.


Le chemin de l’aller m’a paru long mais le retour a été une autre affaire. Je m’explique :
En réalité la balade forme une boucle qui permet de passer d’un côté à un autre de la péninsule et de voir deux plages différentes, la traversée se fait à l’étoile jaune que vous voyez sur la carte.

Le parking est à l'étoile verte, nous avons commencé par la plage sud avant de vouloir traverser à l'étoile jaune pour nous rendre sur la plage du sud, en pointillé la randonnée
Nous avons donc suivi le chemin, hors comme il a plu tellement ces derniers temps dans la région, tout était inondé et vraiment impossible de passer. En plus le changement de paysage est brutal : une seconde on est sur la plage plate et vaste l’autre d’après on se retrouve au milieu d’une végétation type oasis et très dense sans s’y attendre.

Radical comme changement de paysage
En essayant de se frayer un chemin un peu plus loin, j’ai carrément mis les pieds dans l’eau sans le voir venir. Impossible de traverser donc.
On est revenus donc sur la plage initiale, espérant trouver le moyen de rejoindre l’autre plage parallèle en traversant les dunes de sable que nous avions aperçues, un peu en aval. Ça m’a rappelée les Te Paki Dunes (l’article est ici). Moi, pieds nus et Rémy portant mes chausses à bout de bâton (oui il s’est pris d’amour pour un bois flotté qu’il n’a plus quitté de la journée, mais qui s’avèrera utile par la suite), nous nous sommes lancés en plein excursions, car c’est vraiment le mot, afin de rejoindre l’autre « côté ».
Le paysage que l’on a traversé m’a laissée couac. Il n’y a pas de mot pour décrire la beauté de ce lieu : sauvage, vraiment sauvage, juste nous et les oiseaux et cette vue unique.




Sommets enneigés + dunes + herbes folles = combo gagnant


Ahah il est pas mignon comme ça notre Robinson

Je pourrais en faire l’éloge pendant une heure si je le voulais tellement j’étais émerveillée, mais ça vous ennuierez très vite, je vous laisse donc apprécier la séquence photo qui suit. L’un de mes meilleurs reportages photos je dirais même :
Le sable est tellement photogénique il n’y a pas à dire, on reste captivé par la délicatesse des traits tracés par le vent et de ces courbes de niveau naturelles très artistique. En plus cet effet bicolore est juste sublime !




Mais le summum, c’était je pense, les montagnes enneigées du parc sur notre gauche, les mini lacs créés lors des grosses pluies dispersés un peu partout autour de nous, les falaises droit devant nous et enfin l’océan sur notre droite.
On se serait cru en plein désert, entourés d’oasis ou de mirages qui sait !
Je suis définitivement conquise et classe Farewell Spit en pôle position de mes coups de cœur de Nouvelle Zélande (petit rappel : 1/ Farewell Spit ; 2/ Coromandel ; 3/ Kaikoura, mais ça risque encore de changer au fur et à mesure de notre voyage).

L'une des photo favorite
Je me sentais comme au Maroc mais en même temps en Patagonie ou la côte irlandaise, enfin un mélange des trois je crois bien en fait. Paysage unique en son genre.


Incroyablement beau !!
Le seul souci c’est que toutes ces étendues de sable, ont retenu les pluies récentes et ont formés des zones de rétention d’eau. On pouvait discerner la différence d’humidité grâce à la couleur du sable : blanc, on était en zone sure, et foncé, hummm pas bon du tout, quoique même quelque fois ça ne se vérifiait pas toujours comme théorie. En effet, étant pieds nus j’ouvrais la marche, c’était moi qui traçais la route. Et à deux reprises j’ai eu un coup de chaud car je me suis retrouvée m’enfonçant soudainement de 50cm sans m’y attendre le moins du monde. Ca faisait presque comme des sables mouvants à vrai dire. Un peu effrayant on ne va pas se le cacher. La photo ci-joint en atteste, c’était juste très impressionnant.

Ca ne se voit pas mais j'ai le pantalon trempé !
Il a donc fallu être vraiment prudents. J’avoue que c’était vraiment inconscient de notre part car nous étions seuls, et encerclés de sable malicieux. Mais qu’est l’aventure s’il n’y a pas un peu d’adrénaline !? On a fait demi-tour à nouveau pour essayer de regagner la première plage, mais encore une fois, piégés par la végétation très dense qui nous barrait la route. On voyait la plage à 100m même pas juste derrière cette barrière naturelle. Bon, encore un retour sur nos pas. Mais ça nous a permis de traverser des endroits encore plus spectaculaires. C’était vraiment délectable comme situation. De vrais aventuriers en terre inconnue !
Je vous mets les panoramas dans la galerie, régalez vous !
On a réussi à revenir à notre point initial. La marée était d’ores et déjà remontée à une vitesse folle et il ne restait qu’un étroit espace pour marcher sur le sable au milieu des coquillages. On a d’ailleurs aperçu notre premier pingouin (échoué sur la plage malheureusement, j’aurais préféré une première fois différente mais bon) et notre premier poisson lune, vous savez ce poisson avec des épines qui gonfle d’un coup quand il se sent menacé, comme dans Le Monde de Némo (bon par contre, il était dans le même cas que son confrère le pingouin). Je ne m’attendais pas à ce que ça soit plus gros que la main, ça m’a impressionnée vraiment.

On dirait les sardines Jeff de Bruges que l'on a pour Pâques !
On a retrouvé la voiture il était 13h pratiquement. On a battu un record de temps ! La balade ne devant durer qu’une heure et demie à l’origine, s’est terminée après presque 3h d’exploration.
Mais quel plaisir cela a été.
Et nous n’étions pas au bout de nos surprises !!!
Direction Wharariki Beach, qui a une excellente réputation et offre de jolies vues sur les falaises. Toute cette partie de la Golden Bay est juste extraordinaire, aucun moyen d’être déçus.

Nous avons suivi le chemin depuis le logo de la tente jusqu'à l'étoile verte, soit une petite heure
Il y a des falaises immenses, juste recouvertes d’herbe bien fraiche et verte tendre avec des dévers incroyables. On en reste scotchés à coup sur.


On a pique niqué sur le parking car nous devions marcher avant d’atteindre la plage. On a eu la surprise de rencontrer des paons et même un cheval qui est venu faire un gros câlin à Noah et même lui lécher le pare-brise. On a bien ri.
Une fois le lunch de pris, on est repartis marcher. Il y a plusieurs accès pour atteindre la plage en fait. A marée basse, toute la plage est praticable, en revanche, à marée haute, comme à ce moment précis de l’après-midi, nous avons dû faire un détour pour arriver à l’autre bout de la plage. Une petite balade de 2h A/R, au milieu des près verts, des agneaux et des vaches, qui en fin de parcours, donnaient une vue imprenable sur l’arche de Wharariki.


Je vous laisse constater ça :

L'arche de Wharariki



Ca m’a rappelée Azure Window à Malte (pas vrai Caro !?). On se sentait si petit au milieu de ces grandes cavités et parois rocheuses. Le ciel s’est couvert un peu à ce moment là mais ça ne perdait pas de son charme pour autant. On a fait un peu d’escabalade, afin de rejoindre un autre point de vue, plus proche de l’arche mais pas moyen de continuer. Mais qu’importe, car nous remettrons ça au lendemain.
Il y a toute une marche costale à faire sur les falaises, qui prend entre 3-5h, on l’a tentera plus tard car elle vaut vraiment le détour, et il était déjà 15h30, nous ne voulions pas trop nous y lancer, surtout après tous les efforts physiques de ce matin et les 18km déjà parcourus depuis.
On a l’avantage d’habiter juste à côté, autant ne pas s’en priver !
Retour à la maison tranquillement donc. Maureen venait à peine de rentrer elle aussi. Allumage du feu de cheminée et petit tea time avant de faire mon yoga dans la pièce vide, non utilisée, qui donne sur le jardin. Détente totale donc.
Et le soir longue discussion autour d’un bon plat d’hiver, un genre de hachis parmentier servi avec des patates douces et de la citrouille caramélisées au four en accompagnement. Super bon !
Il devrait faire beau cette semaine heureusement pour nous. Et nous sommes chanceux que Maureen soit très flexible côté travail : on attend des matériaux pour les projets du jardin, du coup elle nous laisse visiter en attendant, on commencera plus sérieusement mardi normalement.
En tout cas, je suis très contente d’être ici, cette partie de l’île est fantastique et si belle, je comprends pourquoi certains préfèrent la plénitude et l’isolement, au confort des villes.
Mais je réalise déjà que lorsque nous allons quitter ce merveilleux endroit il ne nous restera plus qu’un mois et demi pour visiter. Oui 1 mois et demi !!! Déjà ! J’ai l’impression qu’on n’aura jamais le temps de tout faire !!! Surtout si on veut repasser à Eketahuna avant de partir (promis Michelle on fait tout pour repasser).
Voici donc pour le moment, j’espère poster cet article assez vite pour que vous puissiez le lire mais il y a quelques soucis question débit internet comme nous sommes en zone extrêmement rurale, donc pas certaine que j’y arrive à temps.
En attendant de vous donnez plus de nouvelles, bonne baignade et pas allez y pas trop fort sur les mojitos J
Cheers my dears !
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