top of page
Rechercher

La vie en backpack ou comment partager son quotidien avec 50 autres personnes

  • Photo du rédacteur: Alaïs Pénasson
    Alaïs Pénasson
  • 1 juil. 2016
  • 8 min de lecture

Kia ora la compagnie !

Cela va être le deuxième post en une semaine que j'écris. En ce samedi matin très ensoleillé quoique légèrement frais (impossible de savourer mon petit déjeuner dehors à cause du gel), je voulais aborder le sujet de notre vie quotidienne au sein du backpack. J'avais déjà décrit dans un article précédent comment nous vivions dans notre van, aujourd'hui je vais vous parler de la vie en communauté.


Tout d'abord, lorsque nous avons pris le ferry et que nous sommes arrivés à Picton de nuit, nous avons passé notre première nuit dans l'île du sud dans un backpack très original. J'y avais fait référence très rapidement. Bien que placé dans un endroit stratégique, il n'y avait pas énormément de monde, ce qui restait très agréable. Nous avions alors eu notre premier contact en auberge de jeunesse (non pour tout dire, la toute première fois c'était à Québec au Canada mais passons).


Vous m'excuserez pour la qualité des photos qui est moyenne

C'était le hall d'entrée avec la carte du track qui est très connu dans le fjord

Peinture au sol, superbement réalisée, dans la cuisine il y avait même des fonds marins représentés


Fresque murale

Un coin lecture et salle de piano étaient même en libre accès


Cette première soirée m'avait donnée une bonne impression. Néanmoins je commençais à me demander ce que ça donnerait de vivre au quotidien dans un backpack avec 50 personnes. Allions nous nous adapter correctement ? Ne serait-ce pas trop dur de partager notre quotidien avec des inconnus ?


Nous avons très vite eu la réponse en nous installant au Peacehaven de Blenheim.


Je vais faire référence ici, à ce qui se passe dans ce backpack en particulier mais c'est assez représentatif de tous les backack où nous avons pu aller.


Comme toujours il y des bons et des mauvais côtés. Que je vais vous présenter de ce pas. Allez commençons par le négatif, on finira par le meilleur :


MAUVAIS


- Le bruit : pour rappel nous sommes dans une des deux caravanes qui sont dans la cour, du coup nous entendons tous les vas et viens constants des gens qui se rendent aux sanitaire ou à la cuisine matin et soir ou encore les gens qui se lèvent et discutent devant les dortoirs. On a même le droit à la musique sur la chaine hifi dehors. Autant dire que le samedi quand eux partent travailler on est réveillés à pas d'heure.



Les 4 portes de gauche sont les dortoirs de 6 pers (ou plus je ne sais pas vraiment), puis à droite dans l'angle, il y a la cuisine, et la dernière porte, se sont les sanitaires. Les caravanes sont juste à droite hors du cadre et derrière moi il y a un autre bâtiment avec des pièces communes, une buanderie, une office et des chambres encore.


- la vie à plusieurs : c'est à dire faire en présence des autres, ce qui n'est pas toujours évident. Quand le soir tu dois faire à manger et qu'il y a 30 personnes dans la cuisine et qu'il faut attendre pour avoir un feu de disponible, faire la vaisselle, utiliser la bouilloire le matin... Ca grouille tellement de partout que les mots que tu répètes les plus sont "sorry" et "excuse me".


voici la cuisine, une fois rangée, propre et dénudée de quiconque


C'est aussi supporter les odeurs qui collent à nos vêtement et qui nous suivent à la trace une fois de retour à la caravane. Ou manger hors de la cuisine car il n'y a plus suffisamment de place pour s’assoir.


- sur le même principe : devoir attendre pour la douche, les toilettes et les sanitaires car il n'y en a pas un nombre considérable. Surtout si c’est en "heure de pointe" entre 6h30-7h le matin et 5h30-6h30 le soir quand tout le monde revient du travail en même temps (heureusement nous on arrive toujours plus tôt comme on n'utilise pas les vans qui ramènent les travailleurs des vignobles). Ou encore attendre que la machine à laver ou le sèche linge soit disponible (il n'y en a qu'un seul de chaque pour 50personnes, voyez le bazar !). En plus, c'est payant (oui les joies du backpack).


- le manque d'intimité : oui c'est savoir aussi gérer le fait que tu ne peux pas te laver les dents tout seul (bien que dans les sanitaires il y ait une cabine exprès pour les femmes), ni t'épiler, te préparer devant la glace, te doucher tranquillement...faire comme à la maison quoi. Être en couple aussi est assez délicat. Mais on a un peu un statut privilégier comme on a notre indépendance du fait d'être en caravane. Ca aurait été plus compliqué encore si on avait du partager un dortoir avec 4 autres personnes.



Voici où l'on vit ! c'est ultra vieillot mais on a tout de même bien investi les lieux. Par contre je vous épargne l'extérieur qui fait peur à première vue mais on s'y fait. En même temps, la caravane doit être là depuis des années vue l'état. Mais c'est notre "chez nous" temporaire.


- l'état des lieux : qui dit vivre à plusieurs dit aussi devoir supporter que tout ne soit pas impeccable. Il y a deux trois personnes chargées de l'entretien et du nettoyage des pièces communes et sanitaires mais ça arrive que ça laisse à désirer. Allez dans la cuisine après le repas du soir, c'est un champs de bataille, le sol colle, il y en a partout !!! Et encore tout le monde fait sa vaisselle et passe un coup d'éponge sur la table mais ça n'empêche que c'est un peu sale quelques fois.


Les sanitaires, très rudimentaires mais les douches sont chaudes c'est déjà ça

La cabine de douche des filles est généralement inondée et il faut aller aux toilettes sur la pointe des pieds ! Oui je sais ce que vous vous dites, c'est quoi ce lieu ! A vrai dire c'est bien pire d'en d'autres backpack ou mieux mais à ce moment là c'est 200$ la semaine et par personne.

- et enfin la wifi. On a la chance d'avoir la wifi en illimitée et gratuite. Dans d'autres backpack c'est 5$ les 2GB, autant dire pas presque rien d'internet. Ça nous permet de regarder des films, faire des recherches, écrire dans mon blog... Mais, mais il y a un mais, il faut bien choisir son moment car à 50 sur la wifi ça rame ou il n'y a pas de connexion tout simplement.

En tout cas, autant de points qui à la longue font qu'on devient moins exigeants c'est vrai. Ce n'est pas toujours le luxe mais au moins on est au chaud, on n'est pas enfermés dans le van et on est pas tout seuls. Ce qui m'amène aux points positifs :

BON

- rencontrer du monde : on a l'embarras du choix ! Plutôt que rester qu'en tête à tête c'est bien aussi de rencontrer d'autres personnes, avoir d'autres conversations et d'autres échanges. C'est rencontrer des horizons différents. Découvrir des nationalités diverses et variées. Ici par exemple au sein de l'auberge il y a énormément de gens du pacifique : Iles Salomon, Vanuatu, Fidji.. Grosso modo c'est 80% de gens des iles qui viennent faire les saisons, 10% d'asiatiques ( indiens, chinois...), 8% d'européens et occidentaux (des roadtripers conne nous) et enfin 2% de gens d'Amérique du sud. Il y a beaucoup d'allemands, de français, oh ça oui en masse ! quelques espagnols, on a aussi croisé des slaves ainsi que des américains.


- constater positivement nos différences : j'aime beaucoup le fait de m'enrichir aux travers des conversations qu'on peut avoir avec les autres, faire fasse à leurs habitudes totalement différentes, découvrir un peu de leur culture... Pour constater ces différences de mode de vie, il y a juste à se rendre dans la cuisine. Certains sont pieds nus, d'autres mangent salé au petit déjeuner ou prennent leur repas en décalé. La façon de cuisiner, les aliments consommés, la façon de manger... cela suffit à représenter nos modes de vie très différents.


Pour les salomonais et les gens du Vanuatu les repas sont constitués de riz, de nouilles chinoises et de viande et c'est ça matin midi et soir. Je n'ai jamais vu ça il mange 500g de riz minimum à chaque repas !!! Ca fait des plâtrés monstrueuses. Il y a 4 rice cookers dans la cuisine ainsi qu'un 5ème qui peut facilement cuire 10kg de riz en une fois. Ils leur arrivent de consommer des œufs en omelette et des tartines de beurres avec du thé. Ils utilisent des couverts ou leurs mains pour manger. Leur cuisine est assez répétitive et basique mais apparemment chez eux ils ne mangent pas comme ça, c'est plutôt des patates douces et des racines cuites avec du poissons frais.


Pour les asiatiques, la base de tout, du riz forcément, avec pas mal de légumes au wok et des oeufs fris ou durs. En tout cas, c'est assez gras et très odorant comme cuisine. Pour eux, on troque la fourchette contre les baguettes.


Pour les indiens d'Amérique c'est là encore du riz (c'est le féculent le moins cher en même temps et qui cale vite) avec de la viande et des épices. J'ai remarqué qu'ils prennent du chocolat chaud pendant le diner. Et généralement ils mangent avec leurs mains aussi.


Tout de suite ça donne un aperçu de nos cultures et habitudes respectives.


- la communication : très souvent c'est la curiosité qui provoque généralement le 1er contact. La première fois qu'on a parlé avec les jeunes singapouriennes c'est parce que l'une d'entre elles voulait savoir ce que je venais de cuire juste en ajoutant de l'eau chaude dans un bol rempli de graine. J'ai du essayer de lui expliquer que c'était de la semoule (pas évident).

Forcément les échanges se font en anglais. Il y en a pour tous les accents, assurés ou incertains, c'est très drôle pour essayer de se faire comprendre quelques fois. Les gens du Vanuatu nous parlent de temps à autre en français comme c'est une ancienne colonie, même si c'est assez maladroit c'est déjà ça. Entre eux ils parlent un genre de dialecte et arrivent à se comprendre même s'ils ne sont pas de la même île.


- se faire des connaissances : on a sympathisé avec une française qui était dans la caravane d'à côté. Elle a déménagé dans une collocation à côté mais ca ne nous empêche pas de se parler et de se voir régulièrement. D'ailleurs ce soir, on y va pour le dessert.


Petite parenthèse : il n'y a pas que les humains, ça y est on l'a totalement adopté, "le chat"

A l'aise comme vous pouvez le voir sur cette photo !


- le partage tout simplement : c'est élémentaire mais c'est vraiment important, donner et recevoir des conseils, des lieux à voir, s'échanger de la nourriture (à plusieurs reprises les salomonais nous ont proposé des fruits et des légumes récoltés par leur soin), partager un verre, s'échanger des astuces, des bons plans... la dernière fois on a acheté une noix de coco, je ne savais pas comment l'ouvrir, enfin si j'avais regardé un tuto vidéo sur internet mais je ne me sentais pas de le faire. Je suis donc allée à la cuisine et là bas j'ai demandé aux salomonais comment ils faisaient, ne vous inquiétez pas, ils se sont tous précipités vers moi pour me montrer. Je crois qu'ils étaient fiers de m'enseigner comment faire. Echange de savoir.


Ce que j'apprécie dans le backpack, c'est que l'on ne reste pas forcément qu'entre français, qu'on s'ouvre à de la nouveauté et que l'on va au contact des gens. C'est l'aspect humain qui est très riche et qui nous fait vivre une belle expérience. Ce n'est pas toujours des plus faciles mais on s'y habitue rapidement. On pourra dire qu'on aura vécu la vie en communauté !


Ca y est vous êtes arrivés à la fin de l'article (oui il était long celui là !), l'espace d'une lecture j'espère vous avoir plongés dans notre quotidien, ici à Blenheim.


Je vous dis à très viteeeee !! gros bisous

xoxoxo

 
 
 

Comments


© 2023 by Sarah Lane. Proudly created with Wix.com

bottom of page