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1er jour dans les vignobles

  • Photo du rédacteur: Alaïs Pénasson
    Alaïs Pénasson
  • 8 juin 2016
  • 5 min de lecture

Me revoici !


Comme promis, je vous fais un petit compte rendu de ces deux derniers jours :


Hier matin nous étions debout à 5h30, comme on est une petite cinquantaine dans le backpack, il faut prévoir toujours un peu plus de temps côté organisation, on ne sait jamais. Pour être à 7h à la gare de Blenheim, lieu de rendez vous où nous devions rencontrer notre recruteur.


Nous nous sommes rendus là bas, le parking était désertique mais très vite le contracteur est arrivé suivi de beaucoup de vans remplis de travailleurs en tenues fluorescentes. D'autres jeunes comme nous on fait leur apparition et se sont présentés au contracteur en n'oubliant pas de mentionner par quel backpack ils étaient envoyés. En effet, on a pu constater que ceux qui ne viennent pas de la part de quelqu'un, se font vite renvoyer gentiment.

On a bien attendu 40min si ce n'est plus que la personne se tourne enfin vers l'assemblée pour nous exposer les détails du job et les conditions.

Grosse grosse surprise ! D'un, nous ne sommes en aucun cas embauchés, il nous faut tout d'abord passer une formation (training) pour obtenir un certificat de compétences (je croyais qu'il n'était pas nécessaire d'avoir de l’expérience ?...). De deux, cette formation durera 3 jours et ne sera pas rémunérée même si on travaille (d'accord...). De trois, et ça c'est le pompon, la formation est payante, 60$/pers et pour couronner le tout, si on est pas à 75% de notre capacité d’exécution à la fin de la formation, on n'est pas pris.


A entendre tout ce speech ça nous a un peu refroidit... pas payés pendant 3 jours ça passe à la rigueur mais payer la formation pour ne pas être sûrs d'être pris, c'est un peu gros quand même.


Le contracteur nous a alors distribué des formulaires à remplir et signer avec la liste des informations à lui amener (CV, numéro de compte, numéro d'emploi...). Et nous a prié de revenir le lendemain. Il a bien été clair sur le fait que ce genre de méthode n'est propre qu'à sa compagnie et qu'il s'engage à nous former le mieux possible pour être sûr d'être pris.


On sait qu'il y a énormément d'autres compagnies qui cherchent du monde, mais nous avions déjà perdu pas mal de temps et n'avions pas réellement le choix aussi. Du coup, nous avons rassemblé tout nos papiers et nous sommes présentés à nouveau ce matin, 7h.


On était plus aussi nombreux que la veille déjà. On a signé le formulaire et avons suivi le contracteur en van jusqu'au vignoble dans lequel nous travaillerons peut être, le Johnson Estate.


On a assisté à un lever de soleil enflammé au dessus des vignes, c'était de toute beauté !

C'est dommage à cette période les vignes ne se parent plus de dorure mais le bois reste néanmoins brunâtre ce qui donne des nuances très belles vues de loin.


En plus, on est gâtes, on a vu sur les montagnes enneigées au loin, c'est super. Par contre 8h du matin, même couverte avec 4 couches de pulls et une énorme écharpe, il caille !!! C'est surtout les extrémités qui subissent le plus. Je n'ai plus senti mes orteils jusqu'à 10h au moins ! On a investi dans des supers bottes en caoutchouc, je peux vous dire qu'on est super sexy avec ça (rire).


Les rangées de vignes sont juste immensesssssss ! On a l'impression que c'est sans fin. Quand on voit les hectares et les hectares de vignes, on comprend pourquoi ils ont besoin d'autant de monde. Ils utilisent des machines pour certaines tâches mais pour d'autres, l'humain est irremplaçable.


En définitif, nous sommes un groupe de 15 personnes. On nous a expliqué les consignes et distribués l'équipement de sécurité (gilet fluo + lunettes en plastiques neuves) ainsi que le matériel (une besace avec des attaches et un sécateur). Puis on nous a divisé en deux groupes pour mieux être pris en charge par un superviseur (supervisor).


Alors qui veut s'y frotter ?

Si on est recrutés, on fera du wrapping. Pour Rémy et moi, nous pensions que c'était juste l'accrochage des branches sur les fils de fer. En fait c'est bien plus technique que ça. Il a déjà fallu qu'on nous explique la terminologie utilisée pour les pieds de vignes. J'avoue que les deux premières heures j'étais larguée il faut dire ce qui est, au niveau du vocabulaire technique. Encore au moment où j'écris, je sais comment ça se prononce mais pas comment ça s'écrit (on apprend à la phonétique !).


Il y a beaucoup de règles à respecter. Comme tout d'abord les fils d'accroche à ne surtout pas emmêler, il y en a 2 tout en haut, 2 intermédiaires et 2 tout en bas. On utilise que ceux du milieu pour le wrapping. En effet, quand on débute une rangée, on doit attacher les fils qui sont au sol à cause du pruning qui a été effectué avant.


On a passé la matinée à regarder l'instructeur pour enregistrer au mieux les techniques de sélection. Car chaque vignobles à sa technique : certains laissent 4-6 branches principales sur la tête de la vigne. A savoir qu'il faut toujours un nombre paire pour que la vigne soit équilibrée. Il faut ensuite définir quelle branche servira de tire-sève. C'est le plus compliqué dans cette tâche je pense car il faut faire la sélection la plus réfléchie sinon ça aura des conséquences sur la prochaine récolte. C'est irréversible en quelque sorte, donc ça met une pression monstre. Surtout que chaque pied à une morphologie différente, ce n'est pas juste une solution que l'on peut appliquer à tous...



Enfin, une fois qu'il ne reste donc que 4 branches principales sélectionnées minutieusement, dégarnies de toutes pousses coupées grâce au sécateur (trimming), on attache ces dernières à l'aide de petit fil de fer, vous savez ceux que l'on utilise pour fermer les sacs congélation ? ben ce sont les mêmes.


Voici comment la vigne se présente quand on arrive, c'est un peu fouilli


Voici à quoi elle ressemble après le wrapping


Vous l'aurez constater on entortille les branches sur le fil de fer (il y a un ordre à respecter pour ne pas croiser les branches, c'est super important). Ça fait comme les arbres fruitiers en espalier un peu, que l'on retrouve dans les vergers. En tout cas, impossible de travailler avec des gants c'est trop minutieux comme travail, il faut faire ça à main nu. Ça demande pas mal de force, on se pince les doigts en permanence entre les branches et les fils et il faut sacrément serrer les attaches. En tout cas voici le résultat final.


On est supposer passer 2min par pieds, on doit en mettre le double pour le moment presque. Ce qui prend le plus de temps selon moi, c'est la sélection, et ce qui est le plus dur, c'est le fait d'entortiller la branche, car si elle vient à casser, on a perdu la game ! et ça aura une incidence sur la récolte. Du coup quand on sent que le bois résiste on retient notre souffle, le craquage de branche c'est LA grande peur.


Du coup aujourd'hui, nous avons fait 6h de formation assistée par un super supervisor (30min de pause déjeuner et 15min de break à 10h). On a fini les premiers, ça rassure un peu. On remet ça demain, même heure, même endroit.

Après y' a plus qu'à croiser les doigts pour vendredi et faire qu'on soit pris (ca sera la journée décisive).


En tout cas, j'espère que cette petite initiation au monde viticole vous a plus, et que je pourrai vous en dire encore plus si tout se passe bien.


Précipitez vous dans la galerie, j'ai mis pas mal de photos dernièrement :)


Cheers !


P.S. : j'ai lu sur le groupe NZ qu'un français était décédé en faisant l’ascension du Mt Taranaki cette semaine... c'est sur ce n'est pas une promenade de santé... d'où le fait qu'on soit fiers de l'avoir terminée sains et saufs.




 
 
 

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