Le domaine de la Mangatainoka River
- Alaïs Pénasson
- 1 mai 2016
- 5 min de lecture
Kia ora à vous tous !
Depuis notre installation ici, à Putara Road, nous attendions le bon moment pour nous rendre au « bout de la rue » (qui est à 3-4km de l’école) où se trouve la réserve de Tararua Range, point de départ de plusieurs randonnées.
Nous avions tout d’abord pensé à passer la nuit dans l’une des huttes (comprenez refuge) perchées dans les montagnes. Mais le temps annoncé pour le weekend étant assez incertain, on a donc renoncé à y dormir mais pas à s’y promener pour la journée.
Ce samedi matin donc, toujours au lit, un regard par la fenêtre a semé le doute, le temps n’était pas très plaisant à première vue. On a tout de même pris le petit déjeuner tranquillement comme à notre habitude sur le comptoir de la cuisine. Le temps de se préparer et le ciel bleu est apparu. Du coup, plus aucun doute, en route pour se balader. On a pris un sac, quelques vivres (des boites de conserve pour faire court), de l’eau et une veste.
On a laissé la voiture sur le parking, là où d’autres véhicules étaient déjà garés. Le panneau indiquait que la première hutte était à 4h de marche A / R du parking. Quinn nous avait conseillés d’aller à la deuxième qui est plus plaisante encore mais bien plus loin, on aura toujours le temps de s’y rendre.
On peut considérer que le track se divisait en 3 parties :

La rivière
La première le long de la rivière Mangatainoka, qui est d’une transparence cristalline, c’est hallucinant ! On voit le fond de la rivière (qui n’est pas très profonde en cette période) comme s’il n’y avait pas d’eau, incroyable ! On pourrait croire qu’il s’agit de l’eau de source tellement c’est limpide. En plus le soleil s’étant révélé, on a eu le droit à de superbes éclaircis sur l’eau. C’était vraiment très très beau.

Un vrai petit bijou
La forêt était elle aussi ravissante, toute verte tendre, tapissait de mousse, de champignons et de fougères. Un vrai petit coin enchanteresque digne d’un film fantastique.

On a traversé 2 ponts suspendus qui permettent de traverser la rivière, le premier tout petit donne une première impression de ce que c’est que d’être sur un pont de singe instable.

Ca bougeait sacrément !
Le deuxième du même type était bien plus haut et bien plus long. On se l’ait joué Indiana Jones ! Ca bougeait vraiment beaucoup à chaque pas que l’on pouvait faire. Pour vous dire, la traversée était limitée à une personne à la fois.
On a alors commencé la deuxième partie du track, que je considère comme la plus physique et fatigante. Ce qui est surprenant c’est qu’on a vu la transition direct après le pont. Le chemin a commencé à grimper encore et encore (« c’est que le début, d’accord d’accord… » bisou à Francis).

La forêt était extrêmement silencieuse mise à part les reniflements incessants de Rémy et ma respiration allaitante, oui après 2 semaines sans avoir marcher, la reprise est dure. Le chemin était criblé de racines entremêlées qui créaient comme des marches naturelles. J’avais l’impression de marcher au milieu de ces temples cambodgiens couverts de racines. De sacrés marches à monter de je peux vous le dire !

Ca n’en finissait plus en plus, ça m’a paru tellement long… Jusqu’à ce qu’on atteigne enfin un plateau où se trouvait un panneau de direction. On a tourné à droite vers Herepai Hut. Le dernier kilomètre et demi a lui semblé interminable. On était tous seuls au milieu d’une forêt plus dense cette fois et pratiquement dépourvue de végétation aux pieds des arbres. On apercevait de temps à autres les montagnes alentours entre le feuillage des arbres.

Panorama sur la réserve
Les derniers mètres ont été raides avant d’atteindre la petite cabane perdue dans la végétation. C’était tout petit mais à l’intérieur il y avait de quoi faire du feu et dormir (matelas sommaires). On a mangé sur le pas de la porte. J’étais déçue car il n’y avait aucun point de vue sur la vallée ni même sur les montagnes autour à cause des arbres mais bon, j’étais déjà contente de prendre l’air.
On n’a pas trop trainé en définitif car des nuages gris sont venus s’incruster, et il a alors commencé à faire plus froid, d’où l’utilité de la veste prise en prévision.

Le rythme à la descente était assez effréné, Rémy en tête de cortège, il aurait couru que ça aurait été la même. Pas le temps d’observer ce qui m’entourait, heureusement que j’en avais profité au début. Il est vrai qu’on redoutait la pluie, qui n’est jamais arrivée heureusement.
On a pu entendre les tuis et voir les gros pigeons des bois dodus en revenant sur le chemin de la deuxième partie. J’avais les genoux en feu vue les sacrés chocs que je prenais dans les jambes en descendants les « marches ». C’était surtout très glissant et j’ai plusieurs fois failli m’étaler comme une crêpe car mes chaussures se prenaient dans les racines.
On a fait une pause « idiotie ». On a joué aux apprentis Tarzan à l’aide d’une liane, c’était le fun ! On décollait pas mal du sol mais on était vite redirigés vers le tronc d’arbre qui soutenait la liane. On a bien ri, tout comme on s’est un peu esquintés.
On a poursuivi notre descente en traversant une deuxième fois le grand pont avant de retrouver le chemin le long de la rivière.

Absolument magnifique
On s’est arrêtés d’ailleurs sur un énorme tronc d’arbre qui est accidentellement tombé au dessus de la rivière, créant ainsi un pont rejoignant les deux rives. Moment de détente, assis là à regarder l’eau cristalline courir sous nos pieds se balançant dans le vide. Un très joli petit coin, c’est vraiment l’une des rivières les plus belles que j’ai pu voir, l’été ça doit être tellement génial de s’y baigner quand le niveau de l’eau est plus haut.

Rémy l'équilibriste
On a terminé notre randonnée en 4h (dont 30min d’arrêt), une bonne remise en jambes qui nous a fait prendre l’air et découvrir les alentours de l’école.
La douche a été un vrai bonheur ! Ce après quoi, j’ai préparé des cookies au chocolat pour le grand nenfant qui vit avec moi. Ahlala, incorrigible ce petit gars ! Après l’effort le réconfort comme on dit (sourire).
En tout cas, ça a été une très belle balade. On en fera d’autres c’est certain. J’aimerais bien aller voir les vignobles qui sont à une petite centaine de kilomètres de là. C’est la bonne saison pour profiter des belles couleurs automnales.
Ces derniers jours on a surtout été en contact avec le bois : débitage d’arbres tombés sur une clôture, fendage à la machine pour faire une réserve de bois pour les prochains hivers, rangement de bois sous un abris …

Fendage du bois

J'adore les nuances de ce bois de pin
Et arrosage du jardin : ça commence à pousser enfin !!! Il y a eu pas mal de perte côté arbuste mais pour les fougères et les flax on voit de nouvelles pousses c’est bon signe !
Voilà pour le moment mes très chers lecteurs, je ne doute pas que de nouveaux articles seront à venir.
En attendant, portez vous bien, je vous embrasse !
Comments