Road trip #2 : Pause dans les landes de la liberté
- Alaïs Pénasson
- 13 avr. 2016
- 7 min de lecture
Kia ora à tous !
Je mourrais d’impatience de publier cet article, juste le fait d’attendre m’était intenable ! J’ai tellement trop de bonne humeur à revendre ! Il faut que je la communique !
Nous sommes hier après-midi dans le backpack de Putara School près de Eketahuna. On ne va pas se mentir, c’est un endroit perdu mais vraiment…qu’est ce qu’on aime ça !
Que je vous explique comment on en est arrivés là : j’avais fait des demandes de helpx il y a de ça déjà quelques temps. En parallèle j’avais envoyé un message à une certaine Michelle qui avait publié une annonce sur le groupe Nouvelle Zélande dont je fais partie. Celle-ci indiquait qu’elle venait d’ouvrir un backpack à 2h30 de Wellington et que n’importe qui était le bienvenu.
Je lui ai demandé si nous pouvions y rester pour quelques temps en échange de quelques heures de travail. Elle a accepté immédiatement. Nous sommes donc partis dans l’idée de nous rendre à ce backpack après avoir visiter la région du Mont Taranaki.
C’est ainsi que nous avons atterri là.

Le paysage qui nous entoure depuis notre arrivée
Pour arriver chez eux il a fallu que nous longions une grande rivière serpentant au creux de monts et que nous fassions les derniers kilomètres sur de la route en gravier. Numéro 378 putara road elle m’a dit… 178 non ce n’est pas là…ah attends reviens en arrière … 378 ! c’est là !
Une maison perdue au milieu des champs de moutons et de vaches. C’est au moment de sortir de la voiture que nous avons aperçu émerveillés, un « bambi » devant la maison ! Instant magique ! Un vrai en cher et en os. Qu’est ce qu’on est chanceux d’en voir un comme ça par hasard. Et plus on s’approchait, plus lui s’avançait vers nous. Michelle a alors ouvert la porte et s’est presque jetée dans mes bras !
Michelle la trentaine, mère de deux petites filles (Pipa et Bella) en couple avec Queen, un kiwi (un vrai de vrai) québécoise jusqu’au bout des cheveux. Elle nous a présenté leur animal de compagnie, Bambi (ah oui ici aussi ils font dans l’originalité !) trop mignon cette grosse peluche.
On a accroché de suite ! On pense y rester une semaine pour commencer mais certainement que ça sera plus que ça.

Un bambi de compagnie
Ils nous ont directement emmenés au backpack où nous allions dormir. J’avais vu des photos sur leur site internet mais je ne m’attendais pas à ça !
Située à 1.5km de leur maison, la vieille école d’antan des alentours a été réhabilitée en backpack tout confort. C’est grand, très lumineux et surtout aménagé avec beaucoup de goût. Un endroit de rêve selon moi !!! On sent que c’est neuf, ils ont inauguré le backpack il y a un mois environ, autant dire que l’on est les premiers.
Il y aune grande pièce à vivre avec un poêle et des fauteuils un peu viellots mais tellement cocooning (j’adore !), une grande cuisine tout équipée avec une ouverture sur le salon et enfin une mezzanine qui sert de dortoir avec plein de lits.

Putara School base camp
La grande surprise a été quand Michelle nous a annoncé que ça serait notre chez nous pour toute la semaine. Notre chez nous !?? à nous tout seuls ??? Vraiment !? Whaouuuuuuuuu !!! On a vécu dans 24m² à Albi, 14m² à Paris et 4m² ces derniers temps dans le van, autant vous dire que c’est le luxe total ! On s’y sent comme chez nous. Tout est super propre, bien aménagé et rangé. Les sanitaires sont à l’extérieur mais on a la douche chaude (même ultra chaude)et des toilettes. Par contre l’eau doit être impérativement bouillir avant d’être bue.
Coté wifi et linge ça se passera chez eux apparemment.

Le salon !

On papote un petit quart d’heure avec eux avant de nous laisser nous installer, en nous souhaitant une bonne soirée. On parle français avec Michelle (of course) et anglais avec Queen. J’avoue avoir été très déstabilisée hier en l’entendant parler pour la première fois : je ne comprenais rien ! pas un mot ! L’accent kiwi est pratiquement incompréhensible, ils parlent vraiment très vite et n’articulent pas vraiment. Imaginez la moue de Rémy quand il s’adresse à lui ! (rire)
On s’est donc installé paisiblement. Je crois que j’ai gardé un sourire niais toute la soirée ! On est allés faire un tour dans le voisinage avant de rentrer, allumer un bon petit feu et de s’affaler dans le canapé avec un verre de blanc (oui je sais ça fait beaucoup ces derniers temps, mais il faut bien qu’on se mette à jour coté vin néo-zélandais) et du jazz en fond. J’étais aux anges. Rien de plus simple et basique mais vraiment l’extase quoi. En plus à attendre la pluie dehors, on apprécie encore plus le fait d’être à l’intérieur près du feu !

Le coin cuisine


Comme il n’y a que des lits simples dans le backpack (ou superposés), on a mis deux matelas par terre sur le tapis et on s’est endormis comme ça près du feu.


La chaleur du feu et de la boisson pour se relaxer

Nous étions réveillés bien avant le réveil ce matin, la faute aux tuis qui se sont manifestés bien avant 6h et aux bêlements des moutons. Ce qui n’est pas pour me déplaire, on a pris notre temps au moins. Préparer le petit déjeuner, sans avoir à se cacher du vent, ou enfermer dans la voiture parce qu’il pleut, ça c’est déjà un plaisir immense.
Nous étions à 8h chez Michelle et Queen, heure de rendez vous prévue la veille. Les petites étaient sur le point de partir à l’école et Queen terminait sa tasse de café. Puis hop c’était parti, nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre et c’est ça qui est super, c’est la surprise totale.
Une surprise et pas des moindre, j’en reviens toujours pas, on a passé une matinée fabuleuse.
[ nous n'avions pas de portable sur nous, je n'ai donc aucune photos à vous montrer malheureusement, tout est dans la tête mais j'essayerai d'en prendre demain ]
Queen est berger, mais c’est un berger moderne je dirais, comme il y en a beaucoup ici. Il possède des centaines et des centaines d’acres de terrain où sont parquées ses bêtes. Pour se faciliter la tâche, il a deux chiens de bergers : Horse qui est aussi gros qu’un dog allemand, un monstre ce chien, je fais ridicule à côté et Caught, un beauceron (Oh ça me rappelle mon chien quand j’étais petite) ainsi qu’un quad. Quand on voit toutes les terres qu’il a et le dénivelé, on comprend pourquoi il ne préfère pas faire ça à l’ancienne en marchant.
On est tous les 3 montés sur le quad en direction des champs. Les chiens couraient à vive allure accolés au quad. Il faisait frais, la brume du matin encore sur la pointe des monts aux alentours. C’était vivifiant !
On a commencé à prendre de la hauteur et monter sur les collines verdoyantes. Il fallait s’accrocher je peux vous l’assurer ! C’est ici qu’à commencé la démonstration la plus remarquable que je n’ai jamais vu : comment le berger conduit son troupeau. J’ai assisté à une migration de zèbres cet été mais la migration de moutons est tout aussi impressionnante ! Queen et nous restions sur le quad en hauteur perchés sur les crêtes, tandis qu’il ordonnait à distance à ses chiens comment faire bouger le troupeau. Il s’aidait d’un sifflet en jade verte, à la sonorité bien particulière pour faire exécuter aux chiens les manœuvres à suivre. Fascinant ! Et le plus impressionnant selon moi c’était de l’entendre à peine murmurer les ordres (« stay » / « sit ») et voir les chiens à 400m de là exécuter ce qu’il venait de dire. Comment font-ils pour entendre aussi bien !? Impressionnant vraiment.
Après avoir remis à l’enclos deux brebis égarées, on s’est dirigés vers un hangar pour empaqueter la laine que Queen a déjà tondue il y a une semaine de ça, dans des big bag. On a fait ça à l’aide d’une très vieille machine qui date de Mathusalem mais qui est fort utile. C’est tout une méthode et surtout c’est beaucoup de muscles qu’il faut avoir. Avec mes bras en coton, j’avais l’air ridicule ! Du coup c’est moi qui sautais dans le sac pour tasser sommairement la laine avant qu’on ne la compresse vraiment à la machine. Ca a été l’occasion de discuter à Queen, que je comprends mieux depuis (je commence à me faire à l’accent) et de voir à quel point il adore ce qu’il fait.
On a ensuite repris le quad pour se rendre sur d’autres terres à lui plus loin, tandis que le vent se levait. J’avais froid n’ayant pas de pull assis à l’arrière du quad avec Rémy, encore plus quand on roulait vite sur les collines mais je m’en fichais, je n’avais d’yeux que pour ce qui se passait autour de moi : ces énormes collines sculptées par le passage des moutons, les innombrables oiseaux et rapaces qui passaient à proximité, les chiens suivant le quad et les moutons courant en masse, cheveux au vent… La liberté totale !!! On se serait cru dans un grand reportage animalier sur le Canada. Et le summum dans tout ça c’était de traverser les champs, les étangs et les bois et de suivre les troupeaux de daims et de cerfs sauvages. D’une telle splendeur ! C’est immense comme bêtes. Je me souvenais en avoir approchés dans un parc aux alentours de Londres mais là les voir courir en vrai sauter les clôtures, contempler leur magnifique robe tachetée… Je pourrais passer des heures à vous raconter tout ça, c’est une expérience de folie !
On s’est même arrêtés une petite heure pour pêcher dans le lac, du moins essayé mais sans succès, assis dans l’herbe à parler. On ne peut absolument pas parler de travail dans ce cas là, c’était du pur plaisir et de la découverte vraiment. Midi était déjà là, on est rentrés à la maison, le temps commençait à se couvrir, on a retrouvé la chaleur de leur maison, si agréable.
Ils nous ont invités à rester manger (ce qui m’a surprise car Michelle m’avait dit qu’elle ne nous fournirait pas la nourriture), ce que nous avons accepté avec joie. Michelle avait cuisiné un plat avec les légumes du jardin. On a parlé un long moment comme ça autour de nos tasses fumantes. Et c’est après le repas qu’elle nous a même offert de la viande de cerf (ils ne mangent pratiquement que ça) en saucisse et en steak qu’ils font eux même, il y a de quoi tenir plus d'une semaine avec ça !!! Grandiose, on ne savait plus quoi dire, s’en est presque gênant, on a rien fait ce matin ! Queen nous a même réapprovisionnés en bois pour nous chauffer le soir.
Je ne sais pas quoi penser, ce couple est la bonté incarnée !!! On est tellement bien logés et reçus, c’est totalement kiwi !
En tout cas tout va bien, on est sur un petit nuage et on préfèrerait vraiment rester 3 mois ici plutôt qu’aller en ville… On va voir comment ça évolue tout ça, en attendant mes pious, je vous embrasse très fort !
Envoyez-moi pleins de photos de notre joli printemps français, ici l’automne se fait sentir de jour en jour !
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