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Road trip #2 : Ascension du Mont Taranaki en 6h12, un record !

  • Photo du rédacteur: Alaïs Pénasson
    Alaïs Pénasson
  • 10 avr. 2016
  • 8 min de lecture

J'ai 21 ans et j'ai depuis hier, 3 ascensions de sommet à mon actif ! Et j'en suis fière, car chacun aura demandé beaucoup d'efforts et de volonté. Mais ce qui nous attend en haut vaut toujours le challenge !


Autant vous prévenir, mais cet article sera un éloge à notre entêtement !


La veille au soir, j'ai prié pour me reposer comme je n'avais pas fermé l’œil la nuit précédente, il fallait absolument que je me repose un minimum en sachant ce qui nous attendait. J'angoissais un peu il faut l'avouer, entre autre car j'avais lu et qu'au I-Site on m'avait dit que :

- la montée est très compliquée, il indique un niveau éreintant et très épuisant (ok ça promet),

- le Mont Tongariro, c'est de la tarte à coté (d'accord....)

- qu'il faut entre 8h-12h pour faire l'aller-retour (ah oui en effet !)

- le chemin est très glissant et la dernière partie ne se fait qu'en escaladant (...)

Bon ! ... vous comprenez pourquoi j'ai cogité pas mal durant la nuit...

Mais le soleil commençant à pointer son nez, je n'avais qu'une envie, commencer ce formidable challenge ! (On est un peu neuneu hein, rire)


En sortant de la voiture


Au réveil, ça se présentait bien. J'étais réveillée bien avant que le réveil (programmé à 7h) ne sonne, autrement dit à 5h30. Rémy ne voulait pas qu'on démarre trop tôt comme la dernière fois à 6h30 on a pris la pluie pour le Tongariro, il avait peur que ça fasse de même. Qu'importe, je me suis levée et je me suis préparée. Il y avait déjà pas mal de monde sur le parking qui se préparait à monter. En même temps plutôt s'y prendre tôt quand on voit la durée du track !


7h30, on était parés à partir. On a checké le sac à dos : bonnet, gants, bouteilles d'eau, pique-nique... Le sac pesait déjà assez lourd, alors on a laissé l'appareil photo, le portable fera l'affaire.


Et c'est partiiiiiiiiii !!! On doit monter 1900m !


Le début de la marche se fait en forêt avant de traverser les flancs buissonnants du mont. Pour le moment la piste est large, comme on doit passer devant un lodge, il s'agit surement de la route qu'emprunte les 4x4 pour ravitailler la hutte. En tout cas ça commence à grimper dur !


Les 200 derniers mètres avant le lodge sont atroces ! c’est un peu bétonné et la pente fait au moins, je dis bien au moins, 70° !!!! j'ai l'impression de ne pas avancer. On souffle comme des buffles ! Même Rémy ne bronche pas.


On aperçoit la vallée extrêmement plate au fond, oui j'en bave comme vous pouvez le voir !

Ouf arrivés au lodge ça allait mieux car nous étions sur un plateau, mais à la vue de ce qui nous attendait, on ne pipait pas mot ! On apercevait tout en haut malgré ce plafond de nuage des escaliers en pente raide. Oula !!! on a même pas fait 1h de marche à ce moment là que je me dis "est ce que je vais vraiment tenir ? On pourra toujours faire demi-tour mais quand même..." D'ailleurs juste avant d'entreprendre la montée après la hutte, il y avait un panneau nous demandant comme à Tongariro : Vous êtes vraiment vraiment sur de le faire ? Parce que vous allez en ch*** ! (rire)


Allez on y va, une barre de chocolat pour reprendre du sucre et on s'y met.


Juste avant les nuages, on aperçoit les escaliers ....


La montée a été sportive, on a tout de même rattrapé un couple et un homme seul. Les rochers étaient glissants et il fallait monter les jambes haut. La partie escalier qui aurait pu être plus reposante ne l'a pas été en réalité... (je vous montrerai les photos du retour, car à ce moment là nous étions dans la brume)


Les escaliers n'étaient qu'une mise en bouche, je donne le sac à Rémy car je commence à avoir sérieusement mal au dos. On arrive dans la partie la plus difficile (à mon humble avis), il s'agit d'un mur carrément ! Mais en plus d'être méga pentu, le sol est composé de petits cailloux et de sable volcanique. Autant vous dire qu'un pas en avant, c'est deux pas en arrière !!! Très très fatiguant surtout vue la distance qui nous attend.


Comme vous le voyez on était pas les seuls, mais on a dépassé beaucoup de monde

Et là l'espace d'un instant, le mont s'est découvert, on avait l'impression, je dis bien l'impression car en réalité on a bien marché 2h de plus, d'être bientôt arrivés. Ca motive !

Je ne sais pas pourquoi mais même à ce moment là, j'avais le moral au top, malgré le gris du ciel (du moins les nuages) et malgré l'effort considérable que ça demandait, je souffrais bien moins moralement qu'au Tongariro ! J'étais même très enthousiaste ! Demandez à Rémy, je n'ai pas râlé une seule fois !


Voilà nous venions de dépasser les nuages !

Mais ce n'est pas fini !

Au loin on apercevait la vallée, la mer tout autour de la péninsule et même le rocher à New Plymouth !

Après ce mur très glissant, on est arrivés dans la dernière partie de la marche, la partie escalade ! Je dis bien escalade, avec de sacrés murs à escalader, obligés d'utiliser les mains en plus des pieds. Ca, ça a été mon moment préféré, la sensation de se sentir libre, de chanceler à tout moment, obligé de se concentrer au maximum pour ne pas perdre son équilibre... J'ai adoré, la tête au dessus des nuages, ça c'est de l'escalade comme je l'aime !


Il était encore tôt à ce moment là, d'où le ciel gris encore

J'ai été choqué de voir que certains viennent vraiment en touristes c'est le cas de le dire : en jean, en t-shirt et juste des petites chaussures en toile et l'appareil photo en bandoulière (il faut totalement être inconscient et con, excusez moi mais là c'est vraiment dangereux !).

C'est le moment où on a grimpé le plus vite je pense, on suivait les piquets de repaires tout en se créant notre propre piste. J'étais en mode spiderman quelques fois (rire), telle une araignée sur son rocher. Je ne sais pas combien de temps on a grimpé comme ça mais ça paraissait très long, surtout quand les gens que nous avons croisé nous ont dit qu'il restait 40min de montée avant d'être au sommet. Quoi !!? oh punaise !


Petite traversée dans la neige

Ah nous y voici enfin, le cratère !!!! Qu'importe la saison, il y a toujours de la glace. On sentait le vent et le froid sur nos t-shirt trempés de sueur (oui je sais beurk, mais c'est le résultat de notre effort)


Ca démontre bien à quel point il fait froid au sommet (enfin presque au sommet) !

J'ai été émerveillé par la couleur des roches volcaniques dans le cratère, trop beau !!

Allez encore un petit effort et nous y serons... Encore de l'escalade / marche sur les rochers et le sable peu stables...

HERE WE ARE !!!!! Le voici !! Nous y sommes enfin au sommet !!! après 3h18 de montée, sans aller comme des bourrins. 3h18 !!! même nous on n'en revient pas d'avoir fait autant en si peu de temps ! On comprend maintenant pourquoi on est passés devant autant de monde.

Whaou c'est magique cette vue !!! Il est à peine 11h on décide de pique-niquer en même temps, il vaut mieux vu l'effort qu'on a fait ! Besoin de carburant.


I did it! Je pensais que je n'y serais pas arrivé mais en réalité malgré la difficulté et la fatigue, je l'ai fait ! Je suis fière de l'avoir fait !

Ca c'est la récompense de tout nos efforts depuis 3h18 à suer comme pas possible (je ne sens pas bon du tout je peux vous l'assurer, j'ai tout donné !)


J'en profite un maximum !! Rémy est frigorifié lui, heureusement j'ai les gants de tata Agnès qui sont là pour me sauver la mise (merci tata !). Je me souviens que le froid sur le mont Kenya était si intense que ça m'a un peu empêché de me focaliser sur le moment. Là, je savoure un maximum. En plus le soleil se montre et les nuages se dégagent quelques minutes, suffisamment pour nous laisser le temps de voir la vallée depuis les 2532m du mont.


Rien à dire, il faut juste s'imprégner du moment...


Après 40' de pause déjeuner, on quitte ce point de vue inoubliable pour reprendre le chemin de la descente. On croise des gens devant qui on est passés à l'aller et qui arrivent à peine. Dès qu'on peut, on encourage les gens. Ils nous arrêtent tout essoufflés et à bout de force, l'espoir dans leur regard, attendant qu'on leur annonce que le sommet est juste là, alors que non. On fait ce qu'on peut pour les encourager ou du moins ne pas les décourager, mais il vaut mieux pour eux de ne pas savoir ce qui les attend plus haut, sinon ils lâcheraient prise.


Quand on regarde en arrière, on arrête de pas de se répéter "mais comment on a pu monter un truc pareil !? comment ! c'est si pentu et glissant !"


La descente est costo, on pensait la faire assez rapidement, je peux vous assurez que non. Je m'assis presque sur les rochers pour descendre tellement mes genoux encaissent trop les chocs. Je suis même allongée contre la paroi à certains moments. Si je dérape c'est la chute, et pas la petite chute, là c'est le pire assurément !


On reste focalisés sur la descente. On arrive au mur de roches et de sable, du moins à la pente inimaginable. On est à nouveaux dans la brume comme on passe sous les nuages. Ils auraient du prévenir qu'il faut la planche de surf ! On a failli y laisser notre derrière plus d'une fois, Rémy s’est carrément râpé toutes les fesses dans sa fulgurante chute. Il a eu du mal à s'arrêter ! Mais qu'est ce qu'on a ri.


Ah voici les escaliers ! On les bénit ! Ca nous permet de récupérer un peu, les jambes commencent à faiblir.


Nous voici enfin sous les nuages, on découvre un ciel bleu juste au dessus du lodge. On doit descendre vite car ça fait plusieurs personnes que l'on double.

La photo ne rend pas du tout compte de la pente vertigineuse qu'il y a sous nos pieds


Incroyable ce paysage que l'on découvre maintenant alors que nous sommes passés à côtés ce matin tandis que nous étions dans le brouillard. C'est tellement beau !!!


On vient de descendre tout ça (qui représente peut être 1/6 du track)

Majestueux !

Et juste pour nous récompenser, tandis que nous descendions, le sommet a fait son apparition, il parait si proche comme ça (je vous assure que non ! ). Un moment plus plus qu'éphémère comme il a disparu 10s après. Une joie de pouvoir le voir en entier.


Sur les derniers kilomètres, le soleil a commencé à taper fort. Je suis bien contente que nous soyons montés en matinée, je n'aurais jamais pu le faire avec cette chaleur ! Au moins ça nous permet de sécher.


Et voici enfin l'arrivée !!!!!!! OUIIIIIIIIII !!!! Je n'ai plus de pieds mes jambes vont bien curieusement pourtant je ne les ai jamais autant solicitées !.

Bilan du track : c'est le chronomètre qui parle

On a fait la montée en 3h18, 40min de pause et 2h14 de descente soit un total de 6h12 au lieu des 10h estimées par les offices de tourismes et les guides.

Whaou !!! je ne voudrais pas nous jeter des fleurs mais on a géré !!!

La preuve en image


J'aurais tout donné, et avec le sourire. On est très très heureux tous les deux d'être arrivés au sommet, ensemble, et d'avoir bénéficié d'un beau temps sur toute la durée du trail. Je sens tellement mauvais, c'est une horreur, je réveillerai un mort tellement c'est grave ! (rire) Oh vivement la douche et surtout d'enlever mes chaussures !


On aura pas attendu, une fois à la voiture, on a tracé vers Stratford à 40km de là pour se rendre à la piscine et se doucher. Oh punaise que ça fait du bien, la meilleure douche de toute ma vie je crois.

Après tout ces efforts, le réconfort. Au camping le soir (le même au nous avions dormi 2 jours plus tôt), on a sorti les verres, le blanc et le chocolat en dessert. La perfection !!! Un grand luxe mais qu'on aura amplement mérité.


Aujourd'hui, soit le lendemain, je ne sens plus mes jambes, je peine à marcher mais je peux vous dire que pour rien au monde je ne le regrette !



Cheers mes amis!!!

P.S : Allez dans la galerie ! Les panoramas sont très représentatifs de ce que l'on a vécu durant cette incroyable journée !

 
 
 

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